Picturing Progress. Hungarian Women Photographers 1900-1945, National Museum of Women in the Arts, Washington, 2009
Photographe hongroise.
Olga Máté ouvre son premier atelier à 20 ans. En 1908, après avoir épargné un petit capital, elle continue sa formation à Berlin et à Dresde, respectivement chez Rudolf Dührkoop et chez Hugo Erfurth. Elle participe à l’Exposition internationale de Dresde (1909) et à celle de Budapest (1910), où elle obtient un grand succès. À partir de 1911, elle collabore au magazine Fény, dans lequel ses photos sont régulièrement publiées. La même année, elle est encensée par la critique lors du Salon de la photographie de Londres. Elle se marie avec le philosophe Béla Zalai (qui mourra en 1914). En 1912, elle ouvre un atelier dans le centre de Budapest qui deviendra un important lieu de rencontre entre écrivains, philosophes et artistes. Des intellectuels comme Karl Mannheim, Béla Balázs, Georg Lukács, Arnold Hauser comptent parmi ses amis. Elle est aussi en contact avec le mouvement international des féministes et participe, en 1913, à leur conférence à Budapest. Portraitiste, elle fait poser ses personnages devant un arrière-plan neutre. Elle aime capter la féminité de femmes aériennes et élégantes. Elle suit la tendance à la fois réaliste et pictorialiste en utilisant l’effet modelant de la lumière, la technique d’estompage, les contours fuyants pour refléter l’individualité de ses modèles, auxquels elle suggère des poses naturelles.
Elle maîtrise la technique dite « noble » : les tirages albuminés, la gomme bichromatée, le tirage pigmentaire et le tirage au bromoil. Elle est connue, outre ses portraits, pour ses photos d’enfants et ses nus. Elle collabore avec l’école de danse moderne d’Isadora Duncan et photographie des danseuses en plein air ou sur scène, en se concentrant sur la gestuelle. Dans les années 1920, influencée par la Nouvelle Vision venue d’Allemagne, elle capte les détails de la ville, en pleine lumière comme dans l’ombre. Elle est l’une des premières femmes à photographier l’architecture moderne. O. Máté partage son atelier avec le jeune Ferenc Haár (qui sera connu sous le nom de Francis Haar) au milieu des années 1930 et forme Marian Reismann, qui lui succédera. Son travail a été présenté en France (Femmes photographes hongroises, Caen 2001 ; Regards européens, Vire 2006) et lors de l’exposition Picturing Progress. Hungarian Women Photographers 1900-1945 (Washington 2009).