Belmore Rebecca, The Named and the Unnamed, Vancouver, Morris and Helen Belkin Art Gallery, 2003
→Bradley Jessica, Rickard Jolene, Rebecca Belmore, fountain, Vancouver, Morris and Helen Belkin Art Gallery, 2005
→Nanibush Wanda, Rebecca Belmore: Facing the Monumental, cat. expo., Art Gallery of Ontario, Ontario (12 juillet – 21 octobre 2018), Fredericton, Goose Lane Editions, 2018
Rebecca Belmore: Rising to the Occasion, Vancouver Art Gallery, Vancouver, 7 juin – 5 octobre 2008
→Rebecca Belmore: Facing the Monumental, Art Gallery of Ontario, Ontario, 12 juillet – 21 octobre 2018 ; Remai Modern, Saskatoon, 1 février – 12 mai 2019
→Rebecca Belmore, Braver le monumental, musée d’Art contemporain, Montréal, 20 juin – 6 octobre 2019
Plasticienne canadienne.
Après une adolescence difficile, l’artiste autochtone anishinaabe [peuple des origines], Rebecca Belmore, étudie les beaux-arts à l’Ontario College of Art and Design à Toronto, de 1984 à 1987. Son travail – éminemment engagé – interroge la manière dont la société contemporaine et l’industrie touristique perpétuent les stéréotypes coloniaux, notamment la culture des premières nations, souvent limitée à l’artisanat et au folklore. Son œuvre multidisciplinaire est basée sur une esthétique de la violence et du trauma. À travers ses sculptures, vidéos, performances, photographies, elle lutte sans cesse contre l’amnésie historique et se concentre sur les effets de la colonisation auprès des populations aborigènes, plus particulièrement les femmes. Par des métaphores aussi provocantes que poignantes, elle explore l’identité et la représentation avec des images puissantes du corps : ainsi, la photographie Fringe, réalisée en 2008, présente une femme nue, couchée, le dos abîmé par une énorme entaille recousue avec des fils ornés de perles rouges, référence au sang et aux bijoux aborigènes. Elle intègre souvent dans ses œuvres des objets qui symbolisent la rencontre entre deux cultures, et l’aliénation inévitable qui résulte du rapport inégal entre celles-ci.
L’une de ses plus célèbres créations est l’installation Rising to the Occasion [Se montrant à la hauteur], réalisée entre 1987 et 1991, à l’occasion de la visite du duc et de la duchesse d’York à Thunder Bay : il s’agit d’une robe d’époque victorienne, mêlant les clichés de la culture britannique et ceux de la tradition anishinaabe ; velours brodé, satin, assiettes en porcelaine sont juxtaposés avec de la peau de daim et une sorte d’attrape-rêve fait de divers objets trouvés et manufacturés. En 2004, R. Belmore reçoit le prestigieux Viva Award de la fondation Jack et Doris Shadbolt. L’année suivante, elle devient la première femme indigène à représenter le Canada à la Biennale de Venise avec l’installation vidéo Fountain. Exposée au Canada et dans de nombreux pays, elle est, en outre, une conférencière très prisée, qui a largement contribué au rayonnement et à la diffusion de l’art contemporain des premières nations à travers le monde. La Vancouver Art Gallery lui a consacré une première rétrospective personnelle en 2008, intitulée Rising to the Occasion.