Livneh, Naomi, Sima Slonim, Figures and Scenes, Retrospective, Ein Hod, Janco-Dada Museum, 1993
→Sima Slonim, Tel Aviv, Chemerinsky Art Gallery, 1966
Sima Slonim, Figures and Scenes, Retrospective, Janco-Dada Museum, Ein Hod, juin 1993
→Sima Slonim: Retrospective Exhibition 1934-1976, Mishkan Leomanut Museum of Art, Ein Harod, avril – mai 1976
→Sima Slonim, Chemerinski Gallery, Tel-Aviv, novembre – décembre 1966
Peintre israélienne.
Sima Slonim, artiste pionnière et féministe, a été l’une des quelques peintres de sa génération à naître dans ce qui deviendra officiellement l’État d’Israël en 1948. Elle grandit à Jaffa dans une famille juive orthodoxe, présente dans le pays depuis cinq générations. Au cours de sa longue carrière, S. Slonim adopte les tendances contemporaines de la scène artistique internationale comme locale, tout en préservant son style personnel distinctif. Elle reste avant tout une artiste régionale.
Appartenant à une nouvelle génération de peintres locaux désabusée par l’absence de musées et d’écoles d’art dans la région, S. Slonim part pour Paris au milieu des années 1930, tout en affirmant à ses parents qu’elle emménage à Haïfa, une ville dans le nord du pays. En France, elle s’associe à Chaïm Soutine (1893-1943) et au cercle des peintres expressionnistes juifs d’Europe de l’Est de la capitale et est fortement influencée par l’école de Paris. Elle étudie à l’académie de la Grande Chaumière et participe à une exposition de groupe aux côtés de Marc Chagall (1887-1985), Henri Matisse (1869-1954), Joan Miró (1893-1983) et Auguste Renoir (1841-1919). Sous l’influence du style expressionniste, ses tableaux de l’époque, comme son fameux Portrait de Chaïm Soutine, sont chargés d’émotion et se caractérisent par des couleurs sombres et une épaisse couche de peinture.
À son retour en Israël en 1938, S. Slonim s’installe à Haïfa et devient une actrice majeure du cercle local de peintres pour les quinze ans à venir. Ses toiles perdent progressivement leur noirceur parisienne et l’artiste se met à utiliser des couleurs plus vives pour peindre la lumière et le paysage d’Israël.
À la suite de la création de l’État d’Israël, l’art abstrait envahit la scène artistique du pays, menée par le mouvement Ofakim Chadashim (Nouveaux Horizons), qui cherche à se libérer de la peinture figurative. S. Slonim adopte partiellement ce style : ses nouvelles figures sont dépeintes à l’aide de lignes floues et ses paysages, dépourvus de détails réalistes, deviennent un mélange de taches et de lignes colorées. Toutefois, elle n’épousera jamais complètement l’abstraction et ses tableaux comportent toujours un lien réaliste à la nature ou au paysage de sa région.
Laissant derrière elle ses débuts de peintre figurative, dont le style se caractérisait par des lignes puissantes et des contrastes de couleurs marqués, S. Slonim emprunte progressivement le chemin de l’abstraction en s’inspirant de l’« abstraction lyrique » israélienne. Elle affirme cependant, en tant que peintre née et ayant grandi dans les paysages d’Israël, son besoin d’exprimer pleinement la relation qui l’unit à son environnement, un pays qu’elle décrit comme ruisselant de lumière et trempé de chaleur.
En 1953, elle fonde avec d’autres artistes d’Israël la colonie d’Ein Hod, au cœur de la forêt du mont Carmel, au sud d’Haïfa. En dépit des conditions de vie spartiates, S. Slonim établit son domicile et son atelier dans le village, où elle passera le reste de sa vie.
Tout au long de sa carrière, elle s’est montré une professeure d’art dévouée qui a éduqué une nouvelle génération d’artistes israéliennes et israéliens.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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