Sirje Runge, cat. expo., Tallinn Art Hall, Tallinn (20 novembre – 13 décembre 1998), Tallinn, Tallinn Art Hall, 1998
Sirje Runge, Museum of Estonian Architecture, Tallinn, 2003
→Sirje Runge, Tartu Art Museum, Tallinn, 2004
→Sirje Runge’s Geat Love, Kumu Art Museum, Tallinn, 30 octobre 2010 – 2 janvier 2011
Peintre estonienne.
Sirje Runge a étudié le design à l’Institut des beaux-arts d’Estonie (1970-1975), où elle enseigne depuis 1995. Elle a fait partie des jeunes artistes qui, sur fond d’art officiel soviétique dominé par le réalisme socialiste, ont jeté les bases d’un renouveau de l’art estonien. Parmi ses premières œuvres figurent des projets pour l’aménagement de l’espace public avec les nouveaux moyens technologiques (Tallinna uus keskkond [nouvel environnement de Tallinn], 1975). Ces projets quasi utopiques et non réalisés sont fortement influencés par l’esprit « pop » qui avait infiltré l’URSS. Au début de sa carrière de peintre, elle mélange dans ses tableaux des éléments architecturaux et figuratifs (Tiigrid linnas [les tigres dans la ville], 1970), mais rapidement elle fait le choix de l’abstraction. Ses œuvres des années 1970 étudient les effets d’optique à travers des variations de formes géométriques simples : cercles, carrés, triangles (séries Geomeetria [la géométrie] ; Ruum [l’espace] à partir de 1976).
Dans les années 1980, la peinture de S. Runge devient plus minimaliste. Les jeux avec l’espace et la lumière y sont transmis par des gradations de couleurs et de tons extrêmement étudiées et maîtrisées (séries Objekt [objet], à partir de 1983 ; Maastik [le paysage], à partir de 1981). Dans les années 2000, ce ne sont plus les couleurs mais la lumière qui crée l’effet d’espace (série Surmatants [la danse macabre], 2001-2003 ; Suur armastus [le grand amour], 2003). Grâce à une technique picturale très élaborée, la surface du tableau est en perpétuel mouvement et l’image devient un processus que chaque spectateur recrée personnellement. La lumière prend une place croissante : elle n’est pas seulement créatrice de l’expérience sensible mais revêt une dimension spirituelle.