Gallois, Christophe et Weilenmann, Katrin (eds.), Su-Mei Tse – Nested, cat. expo., Mudam Luxembourg, Luxembourg (octobre 2017 – avril 2018), Aargauer Kunsthaus, Aarau (mai – août 2018), Yuz Museum, Shanghai (décembre 2018 – mars 2019), Taipei Fine Arts Museum, Taipei (avril – juillet 2019), Luxembourg, Mudam Luxembourg / Aarau, Argauer Kunsthaus / Berlin, Sternberg Press, 2018
→Su-Mei Tse, Notes, Boston, Isabella Stewart Gardner Museum / Milan, Charta, 2009
→Su-Mei Tse, cat. expo., The Renaissance Society at the University of Chicago, Chicago (5 mars – 17 avril 2005) ; Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain, Luxembourg (23 mars – 4 juin 2006), Luxembourg, Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain / Chicago, The Renaissance Society at the University of Chicago, français et anglais, 2006
Su-Mei Tse – Nested, Mudam Luxembourg, Luxembourg, octobre 2017 – avril 2018 ; Aargauer Kunsthaus, Aarau, mai – août 2018 ; Yuz Museum, Shanghai, décembre 2018 – mars 2019 ; Taipei Fine Arts Museum, Taipei, avril – juillet 2019
→Su-Mei Tse, Art Tower Mito, Mito, février – mai 2009
→Su-Mei Tse – air conditioned, Pavillon du Luxembourg à la 50e Exposition internationale d’art – La Biennale di Venezia, Ca’ del Duca, Venise, juin – novembre 2003
Artiste pluridisciplinaire luxembourgeoise.
Plusieurs traits biographiques semblent avoir durablement imprégné le travail de Su-Mei Tse, qui prend corps entre les disciplines artistiques, entre les cultures, entre les langues. Née dans une famille de musiciens, d’un père chinois et d’une mère anglaise, dans un pays – le Luxembourg – qui se distingue par son multilinguisme, S.-M. Tse reçoit une formation de violoncelliste avant de rejoindre les Beaux-Arts de Paris, dont elle sort diplômée en 2000. L’une de ses premières œuvres, la vidéo L’Écho (2003), la met en scène en train de jouer du violoncelle au cœur d’un paysage de montagne dont le caractère épuré évoque la tradition picturale chinoise ; l’artiste y suspend très régulièrement son jeu pour laisser s’épanouir les échos que ses courtes phrases musicales génèrent dans ce lieu. Associé à d’autres œuvres ayant trait à la musique et au silence, mais aussi au temps et à la contemplation, L’Écho est présenté au sein de l’exposition air conditioned (2003), organisée dans le cadre de la Biennale de Venise et pour laquelle S.-M. Tse se voit décerner le Lion d’or de la meilleure représentation nationale.
Ce moment vénitien contribue au rapide essor de la carrière de l’artiste sur la scène internationale. Dès 2004, S.-M. Tse collabore avec plusieurs galeries, parmi lesquelles les galeries Peter Blum à New York et Alpha Delta à Athènes. Elle participe à la Biennale de São Paulo (2004), présente plusieurs expositions personnelles, au Moderna Museet à Stockholm (2004), à la Renaissance Society à Chicago (2005) ou encore au Casino Luxembourg (2006), et effectue deux résidences aux États-Unis, au ISCP à New York (2006, suite à l’obtention du Edward Steichen Award) et au Isabella Stewart Gardner Museum à Boston (2008). Sa trajectoire l’amène également très tôt en Asie. En 2004, Cai Guo-Qiang (né en 1957) l’invite à créer une œuvre in situ sur l’île taïwanaise de Kinmen. En 2007, elle conçoit avec Lee Mingwei (né en 1964) une exposition en duo pour le MOCA Taipei et, en 2009, elle présente une exposition au Art Tower à Mito près de Tokyo. Les œuvres que S.-M. Tse produit à cette époque prolongent l’attention qu’elle porte à la musicalité du monde et au langage, deux thèmes qui trouvent l’un de leurs accomplissements dans l’installation Many Spoken Words (2009).
À partir de 2015, un séjour prolongé à Rome, où S.-M. Tse est pensionnaire de la Villa Médicis (2014-2015), et plusieurs projets menés au Japon, où elle participe notamment à la Setouchi Triennale (2016) en créant une installation pour une maison traditionnelle de l’île de Honjima, l’amènent à réaliser plusieurs ensembles d’œuvres qui explorent la possibilité d’une relation sensible aux références culturelles et à l’histoire. Cette question est au centre de son triptyque vidéo Gewisse Rahmenbedingungen 3 (A Certain Frame Work 3) (Altes Museum, Villa Farnesina, Villa Adriana) (2015-2017), pour lequel elle filme les « images flottantes » se reflétant dans une balle de contact manipulée par un jongleur dans des lieux historiques. Son travail est aussi marqué par un intérêt croissant pour les mondes végétal et minéral, et pour « l’existence des choses » – une approche que l’artiste relie à la pensée zen, qui occupe désormais une place importante dans sa vie. Ces différentes orientations s’entrecroisent dans l’exposition Nested (2017-2019), qui tient son titre d’une série de sculptures inspirées par les pierres de lettré. Initiée par le Mudam Luxembourg, l’exposition voyage en Suisse, en Chine et à Taïwan, jetant une fois de plus un pont entre l’Europe et l’Asie.
Les œuvres de S.-M. Tse sont conservées dans de nombreuses collections publiques de par le monde, parmi lesquelles celles du Centre Pompidou – Musée national d’art moderne à Paris, du 21st Century Museum of Contemporary Art à Kanazawa, du Mudam Luxembourg, du Moderna Museet à Stockholm, du Leeum – Samsung Museum of Art à Séoul ou encore du National Taiwan Museum of Fine Arts à Taichung.
Une notice réalisée dans le cadre du programme +1.
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