Coomans Henry E. , Van ‘t Leven, Johan et Perlman Suzanne, Curaçaose motieven : geschilderd door Suzanne Perlman [Motifs de Curaçao : peints par Suzanne Perlman], Bloemendaal, Stichting Libri Antilliani, 2006.
→Perlman, Suzanne, Vann, Philip et Glasser, David (dir.), Suzanne Perlman. London Observed : Paintings and Works on Paper, Londres, Boundary Gallery, 1993.
→Perlman, Suzanne, Tentoonstelling Suzanne Perlman : schilderijen [Exposition Suzanne Perlman : peintures], Gouda, Stedelijk Museum Het Catharina Gasthuis, 1970.
Suzanne Perlman. A Painter of Three Continents, Saatchi Gallery, Londres, 2019.
→London Observed, Boundary Gallery, Londres, 1993.
→Suzanne Perlman’s Paintings, Curaçao Museum, Willemstad, 1961.
Plasticienne hongro-néerlandaise.
L’œuvre de Suzanne Perlman est informée par son expérience de femme et de Juive, réfugiée de la Seconde Guerre mondiale, et, plus tard dans sa vie, de femme âgée sur les scènes artistiques new-yorkaise et londonienne. L’artiste commence sa carrière à Curaçao, île des Antilles néerlandaises, après avoir fui les Pays-Bas en 1940, à l’âge de dix-sept ans, avec son mari Heinz. Le traumatisme de la guerre est largement absent de l’art de S. Perlman. Elle peint plutôt les gens qu’elle rencontre sur l’île : des femmes ordinaires lavant leur linge dans un seau de zinc, un jeune couple pauvre allongé sur un lit, des vendeurs de rue et des joueurs de dominos. Peu après son arrivée sur l’île et son installation dans la capitale, Willemstad, S. Perlman entend « d’anciennes mélodies hébraïques jouées pour accueillir le shabbat. Cela ressemblait à un miracle ». La musique vient de la synagogue Mikvé Israel. Fondée en 1674 et consacrée en 1732, ce lieu de culte séfarade et les rituels qui s’y déroulent deviennent un sujet clé des tableaux de la peintre.
S. Perlman devient la première correspondante femme de Reuters dans les Caraïbes, mais elle dédie la majeure partie de son temps à Fanny’s Shop, le commerce d’antiquaire qu’elle dirigera avec son mari de nombreuses années durant. Elle est pour ainsi dire autodidacte. Dans le même immeuble, elle possède un atelier sous les toits où, lorsqu’elle ne s’occupe pas de ses trois enfants, elle peint. Son utilisation audacieuse de la couleur correspond à l’environnement tropical de sa nouvelle maison. En 1961, S. Perlman est sélectionnée pour participer à un atelier mené par Oskar Kokoschka (1886-1980) à Salzbourg, en Autriche. Après cette formation, elle travaille aux côtés de l’artiste dans son atelier, une expérience qui a un impact fécond sur son style expressionniste. Sa première exposition individuelle majeure a lieu au musée de Curaçao la même année.
De la fin des années 1960 à la mort de Heinz en 1983, S. Perlman vit à New York, où elle continue à se développer en tant qu’artiste. Elle étudie à la Art Students League of New York et à la Columbia University School of the Arts. Elle commence à passer plus de temps à Londres après la mort de son mari, s’y installant de manière permanente dans la même décennie. « J’ai immédiatement commencé à peindre », dit-elle. « Pour l’étrangère que j’étais, il y avait une qualité assez impressionnante dans ce que je voyais ; il fallait que je communique ce sentiment d’émerveillement. »
Après son installation à Londres, S. Perlman continue à peindre et à exposer, mais ne rencontre pas de succès critique jusqu’à la fin de sa vie. Des expositions lui sont consacrées à la Boundary Gallery (1993, 1997) et à la Ben Uri Gallery (2014). Son tableau Parliament with the Burghers of Calais (1999) est acquis par la Parliamentary Art Collection (la collection d’art du Parlement britannique) et est installé à la Chambre des lords en 2000. En 2018, le Dutch Centre in London organise une exposition rétrospective de ses œuvres qui rencontre le succès et, l’année suivante, le Rijksmuseum d’Amsterdam acquiert pour ses collections permanentes Dry Dock (1959), une vue de la raffinerie de pétrole de Shell à Curaçao. S. Perlman meurt à Londres en 2020. L’année suivante, le Stedelijk Museum acquiert deux de ses tableaux représentant également Curaçao, Road to Brakkeput (1951) et Scharloo Harbour (1946).
Une notice réalisée dans le cadre du projet “Related” : Pays-Bas – Caraïbes (XIXe siècle – aujourd’hui)
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023