Jaray Tess, Tess Jaray: Piero Inspirations, Londres, Ridinghouse, 2021
→Darwent Charles, Globus Doro, Lovell Vivien, Desire Lines – The Public Art of Tess Jaray, Londres, Ridinghouse, 2016
→Cork Richard, Vousden Robin, Tess Jaray: paintings and drawings from the eighties, cat. d’exp., Serpentine Gallery, Londres [mai – juin 1988], Londres, Serpentine Gallery, 1988
Return to Vienna: The Paintings of Tess Jaray, Secession, Vienna, février – avril 2021
→Tess Jaray: into light, Malborough Fine Art, Londres, mai – juin 2017
→Summer exhibition, Royal academy of arts, Londres, 2012
Peintre autrichienne.
Née à Vienne, Tess Jaray doit fuir l’Autriche avec sa famille, qui s’établit en 1942 en Angleterre. Initiée à l’art par un grand-père collectionneur d’œuvres et par sa tante Leah Bondi Jaray, fondatrice de la Würtle Gallery, elle suit à partir de 1954 des études à la St Martins School of Art puis à la Slade School of Fine Art de Londres. Elle découvre l’expressionnisme abstrait grâce aux expositions de la Tate Modern puis en 1960, l’Italie. La cathédrale de Filippo Brunelleschi à Florence la fascine pour sa délinéation des espaces constructifs, tandis que les recherches des maîtres de la perspective linéaire suggérant la profondeur et la tridimensionnalité, de Giotto à Piero della Francesca, l’incitent à s’éloigner de sa première manière expressionniste. Dans les années 1960, elle forge un style particulier, avec des peintures à l’huile évoquant des espaces architecturaux à l’aspect fini et homogène tel St Stephen’s Green (1964), inspiré par la cathédrale gothique de Vienne, dont le toit vert inspire le titre, qu’elle avait redécouvert en 1957 lors d’un voyage estival.
En 1965, elle participe à l’exposition « Op and Pop: Current English Art » au Moderna Museet de Stockholm, qui la rapproche du courant optique, alors que Tess Jaray rejette l’idée d’un art qui ne soit qu’une expérience visuelle mais défend au contraire un art nourri d’expériences personnelles traduisant sa forte relation à l’architecture naturelle et construite. Fascinée par le château de Villandry en France, comme par les motifs géométriques des architectures d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, Tess Jaray poursuit son œuvre picturale solidement bâtie par une pratique préalable de dessin. Ses peintures proviennent d’un regard tourné vers la répétition de motifs abstraits, dans la nature comme dans l’architecture, des plantes aux fossiles en passant par l’architecture bâtie comme à celle des jardins. Sa conception de l’abstraction revendique une attention aux formes et motifs qu’elle considère non pas comme superficiels ou décoratifs, mais comme quelque chose de « primaire, qui nous relie aux fondamentaux du monde ». Deux monographies la consacrent en Angleterre, à la Whitechapel en 1973 puis à la Serpentine Gallery en 1988. Dans les années 1990, elle réalise une œuvre majeure, un pavement pour la gare Victoria de Londres, suivie d’importants projets de commande publique. En 2019, le Centre Pompidou a acquis deux œuvres de Jaray, également présente dans les collections de la Tate, marquant ainsi un tournant dans la réception de cette œuvre empreinte de certaines qualités du vivant que l’artiste tente de relayer dans son travail : « Le discret, le mystérieux, les événements sous la surface, l’insaisissable, l’incompréhensible. »
Publication en partenariat avec le Centre Pompidou, dans le cadre de l’exposition Elles font l’abstraction présentée au Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Galerie 1, Paris, du 5 mai au 23 août 2021, sous le commissariat de Christine Macel et de Karolina Ziebinska-Lewandowska (pour la photographie), assistées de Laure Chauvelot. Notice tirée du catalogue de l’exposition publié par les éditions du Centre Pompidou ©Éditions du Centre Pompidou, 2021