Kato, Mizuho, « Tsuruko Yamazaki », Bijutsu techō, no spécial : Histoire de l’art des femmes, no 1089, août 2021, p. 22-27
→Renaud-Clément, Olivier (dir.), Tsuruko Yamazaki, Beyond Gutai: 1957–2009, cat. exp., galerie Almine Rech, Paris (13 mars – 30 avril 2010), Paris, Almine Rech Gallery, 2010
→Yamamoto, Atsuo, Rifurekushon: Yamazaki Tsuruko [Réflexion: Tsuruko Yamazaki], cat. exp., musée d’Art et d’Histoire d’Ashiya, Ashiya (10 juillet – 29 août 2004), Ashiya, Musée d’Art et d’Histoire d’Ashiya, 2004
Tsuruko Yamazaki, Beyond Gutai: 1957–2009, galerie Almine Rech, Paris, 13 mars – 30 avril 2010
→Collection Exhibition I, Tsuruko Yamazaki: Linked Melodies, 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa, 28 avril – 16 juillet 2007
→Rifurekushon: Yamazaki Tsuruko [Réflexion: Tsuruko Yamazaki], Musée d’art et histoire d’Ashiya, Ashiya, 10 juillet – 29 août 2004
Plasticienne japonaise.
Née dans le village de Seidō, à Muko, dans la préfecture de Hyōgo (aujourd’hui ville d’Ashiya), Tsuruko Yamazaki est diplômée en anglais de l’école pour filles du Sacré-Cœur d’Obayashi juste avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1947, elle participe à un cours d’art organisé par la ville d’Ashiya et y rencontre Jirō Yoshihara (1905-1972), qui en est l’un des professeurs. Alors peu familière de la peinture abstraite, T. Yamazaki est très vite attirée par les leçons que J. Yoshihara y consacre ainsi que par sa personnalité et commence ainsi à suivre des cours particuliers dans l’atelier du maître. Parmi les derniers membres de l’Association d’art Gutai, elle est l’une des premières, juste après Shōzō Shimamoto (1928-2013), à étudier auprès de J. Yoshihara. En 1954, elle fait partie des jeunes artistes réunis autour de lui qui publient une revue. C’est à cette occasion que le groupe s’accorde sur le nom d’Association d’art Gutai. T. Yamazaki participe de la première exposition Gutai (1955) jusqu’à la vingt-et-unième (1968), mais aussi à toutes les autres expositions organisées par l’association.
Dès la formation de Gutai et jusqu’en 1957, elle choisit l’étain (buriki) et les miroirs comme matériaux principaux, travaillant des pièces aux qualités toutes particulières : scintillantes, éclatantes et réfléchissantes. Toutes les colorations sont le résultat de laques transparentes et de diluants mêlés de colorants ayant pour effet caractéristique de ne pas atténuer le lustre de la surface métallique. Elle use en outre de procédés divers – pliage des plaques d’étain, ajout de miroirs et de cellophane, éclairage de scène – pour offrir à chaque pièce le plus large spectre de reflets de lumière.
Suite à une rencontre avec Michel Tapié (1909-1987) en 1957, T. Yamazaki remplace les teintures et les plaques métalliques, qui posaient des problèmes de conservation, par des toiles de coton et de la peinture, se rapprochant des matériaux de prédilection des autres membres de Gutai. Après 1958, elle produit essentiellement des tableaux. Tout au long des années 1960, elle juxtapose des formes géométriques aux contours distincts, pareilles à des bulles de dialogue de manga, et accumule des touches qui semblent gribouillées. En évitant intentionnellement des associations de couleurs confortables et naturelles, elle présente une œuvre dans laquelle une diversité d’éléments coexistent tout en s’entrechoquant. M. Tapié a qualifié cet état de « confusion », mais cette série de tableaux, dans sa quête de « l’inattendu », se réfère toutefois aux œuvres antérieures de T. Yamazaki, faites de métal et de miroirs qui intègrent activement les effets accidentels de la lumière, et dont l’aspect varie grandement en fonction du lieu d’exposition et de l’éclairage.
Après la dissolution de l’Association d’art Gutai en 1972, à la suite de la mort soudaine de J. Yoshihara, T. Yamazaki opère un changement radical de style et, en 1976, produit une série d’œuvres à l’apparence figurative intitulée TITLE, aux motifs de pachinko, de super ball et d’animaux. En raison de ce changement radical et soudain, on dit que les œuvres de cette période n’ont été comprises par personne d’autre que S. Shimamoto. Cette mutation audacieuse est pourtant une stratégie unique de l’artiste dans sa quête ultime d’un incontrôlable « inattendu ». Dans les années 2000, elle revient à des œuvres semblables à celles de sa première période Gutai, appliquant des laques transparentes colorées et des diluants sur des plaques d’étain et recherchant une texture scintillante jusqu’à la fin de ses jours.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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