Véronique Joumard : œuvres 1985-1998, Dijon, Le Consortium, 1998
→Gauthier Michel, Rian Jeff, Le Restif Claire, Véronique Joumard, Dijon, Les Presses du réel, 2010
Véronique Joumard, RADAR, Bayeux, 5 avril – 25 mai 2014
→Véronique Joumard: To Telescope, Frac Normandie, Caen, 17 septembre – 31 décembre 2016
Artiste multimédia française.
On pourrait dire, pour simplifier, que Véronique Joumard est une artiste de la lumière, dans la lignée du minimalisme historique (Dan Flavin, Bruce Nauman, Keith Sonnier). Tout dans son œuvre – photographies, installations, peintures – convoque la lumière, qu’elle soit naturelle (soleil, lune, éclairs) ou artificielle (ampoules électriques, enseignes lumineuses, projecteurs). Au milieu des années 1980, elle conçoit des pièces faites de simples résistances, rougeoyantes. Ces créations ne dissimulent pas ce qui rend l’électricité possible ; elles exhibent, au contraire, le dispositif dans toute sa « dangerosité ». Artiste de l’anti-illusionnisme, elle utilise fils, câbles, prises, douilles, qui font partie intégrante de ses installations, au même titre que la lumière émise.
De là naît la singularité de ses réalisations, qui ne possèdent pas vraiment « d’ambition chromatique ou compositionnelle ; elles livrent le fait électro-photonique dans toute son élémentarité », comme l’écrit M. Gauthier dans l’ouvrage qu’il lui a consacré. Ses dispositifs lumineux ne s’inscrivent pas davantage dans l’idéologie de la lumière annonciatrice/ révélatrice d’une vérité ou d’une quelconque transcendance. Ils peuvent provoquer des perturbations visuelles, pouvant aller jusqu’à l’éblouissement, voire l’aveuglement.