Otto en Adya van Rees, cat. expo., Centraal Museum, Utrecht (30 avril – 22 juin 1975), Utrecht, Centraal museum, 1975
Otto en Adya van Rees, Centraal Museum, Utrecht, 30 avril – 22 juin 1975
Peintre, lithographe et artiste textile néerlandaise.
Adya van Rees a vécu dans l’Europe cosmopolite du début du XXe siècle et partagé les aspirations de ses avant-gardes successives. Née dans une importante famille de négociants de Rotterdam, elle suit des cours de dessin et de peinture à l’académie Ernest Blanc-Garin à Bruxelles. En 1904, installée à Paris, elle partage avec son époux, le peintre Otto van Rees, un atelier obtenu grâce à Picasso, au Bateau-Lavoir. Elle dessine et peint dans un style qui évolue de l’expressionnisme vers le symbolisme (Otto à Anzio, 1906). Après la naissance de ses deux filles, en 1906 et en 1910, elle se tourne de plus en plus vers les travaux d’aiguille, choix à la fois avant-gardiste – les artistes ne se sont pas encore approprié cette activité traditionnellement féminine – et pragmatique, car il est plus simple pour une mère de famille d’interrompre et de reprendre un travail de broderie que de peinture. Le couple est proche de peintres et d’écrivains comme Van Dongen, Freundlich, Cendrars, Chagall ; Mondrian réalise un portrait d’A. van Rees (Portrait d’une dame, 1912). Ses recherches picturales se doublent d’une quête spirituelle, d’abord inspirée par la théosophie, puis par le catholicisme romain, auquel elle se convertit en 1914.
Lorsque la guerre est déclarée, elle se réfugie avec ses filles en Suisse, où son mari la rejoint en 1915. À Ascona et Zurich, l’émulation artistique est forte ; le couple travaille en grande proximité avec Arp. Leur exposition commune à la galerie Tanner en novembre 1915 est considérée par Tzara comme le premier événement de Dada Zurich. L’artiste y présente des portraits au crayon dans un style cubo-futuriste (Ludwig Rubiner, 1915) et des broderies abstraites (Le Sablier, 1914). Après la guerre, la famille se partage entre les Pays-Bas et Ascona. En 1928, A. van Rees revient à Paris, et, proche de Michel Seuphor et Joaquín Torres García, contribue à la naissance du groupe Cercle et carré. Les vingt dernières années de sa vie sont consacrées à la réalisation d’œuvres religieuses et de commandes.