Barbara Breitenfellner, WVZ 001-509, catalogue raisonné, livre d’artiste, 3 éditions signées et numérotées, 2018.
→Barbara Breitenfellner, Fake Territories, Berlin, Verbrecher Verlag, 2016.
→Barbara Breitenfellner, Coded Sleep, Berlin, Bongoût Editions, 2011
Barbara Breitenfellner, Rêve : les éléments n’ont pas encore trouvé leur matérialité (collage ? photographie ? peinture ?). Tout est triplé. Pas très clair comment les œuvres vont passer du virtuel au réel, surtout pour le glitch et la propriété artistique. — Puis un film. Un paysage enneigé. Nous marchons dans la (tempête) neige. Une fille s’allonge et sa tresse lui rentre dans le dos (transformé numériquement). Puis son dos se désagrège. Un fluide (sang) coule d’une table et quelqu’un d’autre le boit. Il se transforme à travers son corps en une drogue (liquide), Centre photographique d’Île-de-France, Pontault-Combault, 2 mai-13 juillet 2019.
→Barbara Breitenfellner, TRAUMA, Le Confort Moderne, Poitiers, 29 septembre-18 décembre 2011.
→Opinions informes, Bétonsalon, Paris, 1-12 février 2006.
Artiste plasticienne autrichienne.
Artiste autrichienne basée à Berlin, Barbara Breitenfellner réalise des installations, des collages, des sérigraphies et des photogravures. D’abord formée à la sculpture, elle rejoint la Glasgow School of Art, où elle obtient en 1998 un Master of Fine Arts. Dans cette ville postindustrielle, elle évolue sur une scène artistique britannique en pleine effervescence, notamment auprès de Douglas Gordon (né en 1966), Christine Borland (née en 1965), Cathy Wilkes (née en 1966), Rosalind Nashashibi (née en 1973) et Simon Starling (né en 1967). Après ses études, B. Breitenfellner effectue des résidences artistiques à Copenhague (Kulturfabrikken / Pépinières européennes, 1999) et à Omaha, aux États-Unis (Bemis Center for Contemporary Arts, 2002), avant de s’installer à Berlin.
À la fin des années 1990, alors qu’elle étudie encore à Glasgow, l’artiste détermine un modus operandi qu’elle conserve avec obsession jusqu’à aujourd’hui : traduire ses rêves dans le réel. À partir de ses souvenirs notés au réveil, des espaces physiques riches de multiples références culturelles sont créés, animés par des architectures, des objets et des performances. Les rêves collectés parlent toujours, de près ou de loin, d’œuvres ou d’expositions fantasmées, soit un métasystème du monde de l’art, qu’elle condense ou déforme par ses actions dans la réalité. Ce protocole minutieusement suivi donne naissance à des œuvres extrêmement diverses, élaborées à l’occasion d’expositions et de publications. À partir de 2006, alors que B. Breitenfellner explore de nouvelles techniques d’impression sur papier, telle la sérigraphie, des collages d’éléments photomécaniques commencent à peupler ses installations oniriques.
En parallèle de sa bibliothèque d’écrits de rêves qu’elle constitue d’année en année (plus de cent soixante-dix à ce jour), B. Breitenfellner rassemble une collection de publications illustrées populaires en tout genre, se rapportant au monde animal, à l’astronomie, aux mathématiques, au cirque… Elle puise dans cette iconographie, choisissant et découpant minutieusement, au cutter ou au scalpel, des éléments des pages recueillies. Puis, dans un geste rappelant la méthode d’analyse comparative de l’historien Aby Warburg, elle expérimente des associations entre ces images appartenant à différents mondes et registres. Ces associations sont d’abord temporaires : après avoir choisi une page de fond, qui agit comme la matrice de l’œuvre à venir, B. Breitenfellner marie temporairement les éléments de sa composition à l’aide de trombones. Les éléments changent de place, jusqu’à ce que la sensation d’espaces stratifiés soit à son climax et que la disposition finale, à la fois séduisante formellement et dérangeante, apparaisse satisfaisante. Les cadres de ces compositions, anciens et dépareillés ou au contraire modernes et standardisés, ajoutent une nouvelle couche de matérialité au rêve. Plus de sept cents collages voient le jour en une vingtaine d’années dans la série WVZ ; les 509 premiers sont rassemblés en un catalogue raisonné par l’artiste dans une édition limitée en 2018. Parfois conçus à une taille monumentale, ils peuvent aussi être déployés dans tout l’espace d’exposition – comme au Centre Photographique d’Île-de-France en 2019.
Depuis la fin des années 1990, B. Breitenfellner expose son œuvre en Grande-Bretagne, en Allemagne ou encore en France. Elle effectue plusieurs séjours et résidences en France, notamment à la Cité internationale des arts (2011, 2018). En 2020, elle est lauréate du prix Marianne-Werefkin et est nominée, en 2023, pour le prix AWARE – Nouveaux Regards.