McPherson Bruce Rice (dir.), More than meat joy: performance works & selected writings, New York, Documentext, 1979
→Schneemann Carolee, Imaging her erotics: essays, interviews, projects, Cambridge, MIT Press, 2003
→Ténèze Annabelle (dir.), Then and now, Carolee Schneemann : œuvres d’histoire, cat. expo., Musée départemental d’art contemporain, Rochechouart ; Museo de arte contemporáneo de Castilla y León, León (2013 – 2014), Arles, Analogues, 2013
Carolee Schneemann : up to and including her limits, The New Museum Of Contemporary Art, New York, 24 novembre 1996 – 26 janvier 1997
→Carolee Schneemann: split decision: Breaking Borders: Remains To Be Seen, Museum of Contemporary Canadian Art, Toronto, Ontario, 24 mars – 22 avril 2007 ; CEPA Gallery, Buffalo, New York, 31 mars – 26 mai 2007
→Carolee Schneemann: kinetic painting, Museum der Moderne Salzburg, Salzbourg, 21 novembre 2015 – 28 février 2016 ; Museum of Modern Art, 22 octobre 2017 – 11 mars 2018
Performeuse et cinéaste états-unienne.
Carolee Schneemann est la première artiste américaine à avoir étendu le champ de la performance au body art. Avec des mises en scènes crues et libératoires de son propre corps, le corps féminin devient lieu, objet, mais aussi sujet de l’action, dans une exploration protoféministe volontiers scandaleuse des rapports entre art, érotisme et normes sociales. Elle a suivi une formation de peintre, notamment à l’université Columbia. Ses premières œuvres, inspirées par l’expressionnisme abstrait, tendent vers le néo-dadaïsme. Proche de nombreux artistes comme Stan Brakhage ou Robert Rauschenberg à New York, influencée par Allan Kaprow, elle participe aux premiers happenings. En 1963, pour Eye Body, Errό la photographie nue, le corps couvert de graisse, de craie, de plastique, et même de serpents, dans un environnement de panneaux peints, de miroirs et de parapluies. En 1964, la troupe du Judson Dance Theater donne la performance Meat Joy à Paris, à Londres et à New York. Cette œuvre orgiaque repose sur l’improvisation et se veut un manifeste du corps dans sa dimension érotique et sexuelle, à la fois objet désiré et sujet désirant.
C. Schneemann développe aussi une activité de cinéaste : Fuses (« Détonateurs », 1964-1967) est sélectionné au Festival de Cannes en 1969, en section parallèle ; elle tourne l’un des premiers films contre la guerre du Vietnam (Viet Flakes, « Peaux mortes de viêts », 1965). En 1975, la performance Interior Scroll (« Spirale interne ») affirme le corps féminin comme lieu de la créativité. Après avoir pris des poses traditionnelles de modèle, l’artiste extrait de son vagin un rouleau, dont elle lit le contenu, possible contrepoint aux interprétations phalliques du travail des peintres expressionnistes abstraits. Depuis les années 1980, C. Schneemann poursuit ses recherches sur les tabous liés à la sexualité. Fresh Blood: A Dream Morphology (« Sang frais, une morphologie de rêve », 1981-1987) explore ainsi la symbolique de la menstruation. Tout au long de sa carrière, elle a exercé une activité d’enseignement et d’écriture (Cézanne, She Was a Great Painter, 1976).