Lai, Linda, [Re-Fabrication]: Choi Yan-chi’s 30 Years, Paths of Interdisciplinarity in Art (1975-2005), cat. exp., Para/Site Art Space, Hong Kong (1-29 novembre, 2006), Hong Kong, Para/Site, 2006
→Choi, Yan-chi, Books are Breathing: Choi Yan-chi Installation Series, 1989–1998, Hong Kong, Hong Kong Arts Development Council, 1999
→Pang, Sunny et Leung Ping-Kwan, Choi Yan-chi’s Paintings 1976-1986 (and works of art in dialogue with poetry and dance), Hong Kong, Université de Hong Kong, 1986
HK Biennale: Art contemporain de Hong Kong, musée d’Art de Hong Kong, Hong Kong, 12 décembre 2001 – 24 février 2002
→Drowned IV, Mercer Union, Toronto, 5 novembre – 22 décembre 1994
→Du mur au sol, Centre d’art de Hong Kong, Hong Kong, 1979
Artiste pluridisciplinaire hongkongaise spécialisée dans l’installation, la performance et l’art conceptuel.
Choi Yan-Chi commence sa carrière à Hong Kong, sous l’inspiration de la première génération d’artistes contemporains·e·s hongkongais·e·s, notamment Lui Shou-Kwan (1919-1975) et Hon Chi-Fun (1922-2019). Cette passion pour l’art contemporain la pousse à passer une licence (1976) puis un master (1978) de peinture au School of the Art Institute of Chicago. Elle retourne ensuite à Hong Kong pour enseigner au département de design de l’Université polytechnique.
Ses œuvres et performances sont fortement influencées par la pensée postmoderne et déconstructiviste des années 1970 et 1980. Dans les années 1990, Choi connaît un succès international grâce à ses nombreuses expositions collectives et individuelles à New York, Berlin, Toronto et en Australie. En 1998, elle cofonde le centre artistique autogéré 1a, qui lance un mouvement de conversion d’entrepôts désaffectés en espaces artistiques à Hong Kong. En 2003, elle participe à la création de l’académie des arts visuels à la Hong Kong Baptist University (HKBU), où elle enseigne. Elle est professeure associée à l’académie du cinéma de la HKBU et continue de s’investir dans la scène artistique contemporaine de Hong Kong. Selon l’artiste, ses séries d’installations reposent sur la puissance du rapport objet-spectateur·rice et sur les expériences individuelles que chaque membre du public apporte à ses œuvres. Son travail inclut également d’autres composantes essentielles, notamment les notions de mouvement, de temps et d’espace, ainsi que celle d’expérience vécue, que ce soit au niveau local ou international.
Choi révolutionne le milieu de l’art hongkongais avec son exposition individuelle An Extension into Space (1985) au Hong Kong Arts Centre. Il s’agit alors de la première exposition individuelle d’envergure dans le domaine de l’installation à Hong Kong. À cette occasion, l’artiste se souvient que l’institution peine d’ailleurs à traduire le terme « installation » en cantonais. L’exposition comprend trois œuvres créées cette même année : Light and Shadow [Lumière et ombre], Stepping into Space [S’avancer dans l’espace] et Light Adventure [Aventure lumineuse]. Les deux premières œuvres s’articulent autour de la peinture et explorent les notions d’encadrement et les multiples façons de regarder l’art. Choi assimile la troisième œuvre à un « jeu visuel » : les vingt miroirs à double face qui la composent réfractent la lumière dans l’ensemble de la pièce et, ce faisant, encouragent le·la spectateur·rice à se déplacer au sein de l’œuvre et à observer les espaces tangibles et intangibles qui la traversent. Le concept d’ensemble brouille les limites du « cadre » et pousse le·la spectateur·rice à se mouvoir au sein de l’installation afin d’inverser les positionnements attendus du public, de l’objet et de l’espace.
Sa série d’installations Drowned [Noyés, 1989-1997] est l’un de ses projets à long terme les plus connus. L’ensemble des œuvres aborde le climat politique en Chine après les événements de la place Tiananmen le 4 juin 1989. Choi achève la série à l’époque de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, en 1997. Elle note que ces deux événements représentent pour de nombreuses personnes un « bouleversement profond » et qu’« à travers Drowned, [elle a] voulu exprimer ce sentiment de traumatisme ». Drowned III [1993, Asia-Pacific Triennial, Queensland Art Gallery, Brisbane] est constitué d’une boîte en verre remplie d’huile dans laquelle est submergée une pile de livres. La nature paradoxale de cet acte simultané de préservation et de destruction est évidente : l’œuvre exprime ainsi l’idée d’une suppression du savoir, thème principal de la série.
Les œuvres de Choi Yan-Chi sont présentes au sein d’institutions privées et publiques, notamment le musée d’Art de Hong Kong et la New Hall Art Collection de Cambridge (Royaume-Uni).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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