Kaiser Paul (dir.), Doris Ziegler. Das Passagen-Werk, Leipzig, Tympanon, 2020
→Doris Ziegler, Nach Hausel, Leipzig, Passage-Verlag, 2013
→Doris Ziegler, Städtische Galerie Schloss Oberhausen, Von Leipzig bis Amsterdam, 4. Biennale an der Ruhr, Oberhausen, 1990
Lange Abschiede, Brandenburgisches Landesmuseum für Moderne Kunst, Packhof, Francfort / Oder, 2018
→Trockendock, Galerie Irrgang, Leipzig, octobre – novembre 2010
→Doris Ziegler, Städtische Galerie im Schloss, Oberhausen, octobre – novembre 1990
Peintre allemande.
Après avoir suivi un apprentissage de sténodactylographie, Doris Ziegler étudie la peinture et le graphisme de 1969 à 1974 à la Hochschule für Grafik und Buchkunst (HGB) de Leipzig, alors en RDA, où elle a pour professeurs Werner Tübke (1929-2004) et Wolfgang Mattheuer (1927-2004). Elle travaillera au département de peinture de la HGB de 1989 à 2014, d’abord en tant qu’assistante, puis professeure à partir de 1993.
La pratique artistique de D. Ziegler est traversée par deux thématiques : la figure humaine et le paysage urbain. Dans Frauen in der Spinnerei [Femmes à la filature, 1978-1979], elle associe ces deux thèmes en représentant des ouvrières devant leur lieu de travail, un bâtiment en brique du XIXe siècle dans le quartier industriel de Plagwitz, à Leipzig. Grâce à son approche analytique et extrêmement précise, due à son apprentissage au sein de la Nouvelle Objectivité, elle met en avant les conséquences physiques et psychologiques du travail sur ces femmes. Ses tableaux constituent à la fois des portraits individuels et des études sociales de la condition ouvrière. Des années plus tard, D. Ziegler peint la solitude des personnes âgées en maison de retraite, où la vie quotidienne est rythmée par l’attente et la répétition incessante (Immer laufen [Courir toujours], 2002). La peintre applique également cette approche analytique dans ses nombreux autoportraits, qui la représentent souvent accompagnée de ses proches (Selbst mit Mutter und Badewanne [Moi, ma mère et une baignoire], 1982 ; Selbst mit Sohn II [Moi et mon fils II], 1986-1987). À travers ceux-ci, D. Ziegler examine sa place dans la société et son rôle en tant qu’artiste (femme).
La période de la fin du régime est-allemand marque profondément l’artiste. Ainsi, son œuvre reflète les événements qui adviennent en 1989 et dans les années qui suivent. Le titre de sa série grand format Passagen [Passages] fait référence à une zone du centre de Leipzig où se tiennent les manifestations de masse qui mènent à la chute du mur de Berlin. Son regard auparavant calme, direct et expressif fait place à un style pictural plus vif et expressif. D. Ziegler représente ses figures en groupe et valorise leur agilité et leur dynamisme (Kreuzabnahme [Descente de croix], 1993). Elle s’inclut parfois dans ces scènes de chaos et se positionne ainsi au cœur de l’action (Passage III, 1993).
Le quartier industriel de Plagwitz, où D. Ziegler vit et travaille, est un thème central de ses compositions architecturales (Esse I [Cheminée I], 1977). L’artiste y adopte la plupart du temps un point de vue plongeant. Cependant, ses tableaux tiennent moins de la critique sociale que ceux de ses confrères Volker Stelzmann (1940-) et Kurt Dornis (1930-). Les paysages urbains de D. Ziegler sont presque dépourvus d’habitants et leur architecture à niveaux multiples semble abstraite. Les références à la peinture métaphysique y sont évidentes. Après 1989, D. Ziegler élargit son répertoire pour y inclure des paysages italiens et exotiques (Germignana, 2020). Elle modifie également sa palette de couleurs et, à partir des années 2000, ses tableaux deviennent de plus en plus lumineux et chaleureux.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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