Sculptrice et graphiste hongroise.
Elza Kövesházi Kalmár a été l’une des premières Hongroises à « vivre le destin des femmes émancipées », selon Ildikó Nagy. Après des études de peinture et de dessin à Vienne et à Dachau, elle se familiarise avec la sculpture à Munich à partir de 1898. Reniée par sa famille en raison de la naissance de sa fille hors mariage, elle vit à Florence et surtout à Vienne. En 1901, l’exposition d’un nu féminin de marbre, exécuté par ses soins et la représentant, fait scandale. Ses lithochromies et ses tirages sur aluminium s’inscrivent dans la mouvance du Jugendstil de Vienne, où ses œuvres sont exposées à la galerie Miethke en 1904. Membre correspondant du groupe Künstlerinnen (1901), puis du Hagenbund (1907), elle finit par adhérer au groupe Kéve [« La gerbe »].
Ses figurines de danseuses en bronze (La Danseuse) inspirées par Isadora Duncan sont peut-être les créations les plus représentatives de son œuvre et portent parfois la marque de l’Art déco (Composition de danse). Elle travaille à Paris de 1912 à 1914. Établie en Hongrie à partir de 1920, elle exécute des monuments funéraires, des objets décoratifs, des figurines de céramique, et crée des costumes et des décors pour le théâtre Essentiel d’Ödön Palasovszky (où sa fille Ágnes Kövesházi est danseuse). En dépit de ses talents, elle n’a pas pu vivre de son art et a dû s’astreindre, à partir de 1933, à la fabrication de chaussures orthopédiques.