Milne, Lorna, Evelyn Cameron, Photographer on the Western Prairie, Missoula, Mountain Press Publishing Company, 2017
→Hager, Kristi, Evelyn Cameron, Montana’s Frontier Photographer, Helena, Farcountry Press, 2007
→Lucey, Donna M., Photographing Montana 1894-1928: The Life and Work of Evelyn Cameron, New York, Alfred A. Knopf, 1991
Evelyn Cameron: Solo photographic exhibit depicting daily life and survival in Eastern Montana, Evelyn Cameron Heritage, Terry, Montana, depuis 2010
→Evelyn Cameron’s Work: Prairie Life Through a Lens, Prairie County Museum & Evelyn Cameron Gallery, Terry, Montana, depuis 1993
→Photographing Montana; 1894-1928: The World of Evelyn Cameron, Montana Historical Society Museum, Helena, Montana, 1990
English American diarist and photographer.
Evelyn Jephson Cameron quitte Londres pour immigrer aux États-Unis en 1891, attirée par l’Ouest – plus spécifiquement la partie orientale du Montana – et par la liberté et l’accomplissement de soi que permettent ses paysages. Elle visite d’abord les Badlands au cours d’une expédition de chasse au grand gibier avec son complice Ewen Cameron. La possibilité d’une vie détachée des attentes des classes aisées britanniques enthousiasme la jeune femme à tel point qu’elle y retourne deux ans plus tard avec E. Cameron. Tous deux s’installent dans un ranch sur les collines de pins à l’est de Miles City.
En parallèle de l’élevage de poneys de polo destinés au marché britannique, E. J. Cameron reçoit des pensionnaires pour compléter les revenus du couple. En 1894, l’un de ceux-ci, Mr. Adams, l’aide à commander son premier appareil photographique, puis lui apprend les rudiments de l’exposition et de la composition dans l’intervalle des quelques semaines précédant son départ. Un deuxième pensionnaire, Mr. Cooley, lui permet d’approfondir ses connaissances et lui montre comment développer, imprimer et colorer ses épreuves. E. J. Cameron et Cooley répondent ensemble à de nombreuses commandes durant l’hiver en se rendant dans les ranchs des environs pour photographier familles et enfants.
E. J. Cameron approche cette technique avec le même souci du détail qu’elle porte à l’économie du ranch : elle liste les conditions lumineuses et les temps d’exposition (par exemple : « Grand soleil, ½ sec. ») dans ses journaux méticuleusement tenus, à côté du nombre d’œufs ramassés et des produits maraîchers vendus. Elle n’aurait probablement jamais soupçonné l’impact qu’ont causé ses journaux et ses photographies lorsque, cinquante ans après sa mort, ils ont été retrouvés dans la cave de son amie Janet Williams. Donna Lucey, iconographe et autrice indépendante, a mis en scène cette découverte, puis présenté E. J. Cameron au monde grâce à une excellente biographie, Photographing Montana, 1894-1928. The Life and Work of Evelyn Cameron (1990).
Si E. J. Cameron installe d’abord sa boutique au bureau de poste de Terry, elle se rend vite compte qu’il lui faut aller vers ses sujets. Pour composer ses photographies, qu’elles représentent des gens ou la nature, elle s’appuie sur son éducation anglaise et sa connaissance des beaux-arts, ainsi que sur son talent inné et sa patience. La peintre et photographe Kristi Hager, originaire du Montana, écrit : « L’œuvre de Cameron se distingue d’autres photographies de la Frontière par son mélange singulier de directivité, de structure, de théâtralité et d’humour. Sa photo sur le dos du cheval est un parfait exemple de ces quatre caractéristiques conjointes afin de créer une image iconique » (Montana’s Frontier Photographer, 2007).
En 1905, après dix ans de pratique, E. J. Cameron troque son Kodak no 5 Folding Kodet pour un appareil reflex mono-objectif, le Tourist Graflex. Elle apprécie la versatilité des plaques de verre de 13 ´ 18 centimètres, qui offrent un niveau de détail exceptionnel ainsi qu’une large gamme de tons. Le Graflex sied à sa personnalité et lui permet de prendre le temps de réaliser les compositions qu’elle imagine. La prise de vue est, en fin de compte, la manière dont l’artiste exprime « son intégration – transposée comme sa propre ombre sur ses photographies – dans ce nouvel environnement » (Lorna Milne, Photographer on the Western Prairie, 2017).
Le Graflex et près de cinquante épreuves monochromes tirées d’après les négatifs sur verre de E. J. Cameron sont présentés lors d’une exposition itinérante organisée par la Montana Historical Society en 1990. Deux expositions de son œuvre ont eu lieu à Terry, avec les photographies retrouvées dans la cave de J. Williams, soit environ 3 000 épreuves et 1 800 négatifs, ainsi que ses journaux couvrant trente-cinq années. Une sélection de photographies ainsi que l’intégralité des journaux sont disponibles sous forme numérisée sur le site web des collections de la Montana Historical Society.
Publication dans le cadre de l’exposition Women Artists of the American West: Trailblazers at the Turn of the 20th Century
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025