Rosen Barry & Van Lier, Jaap (dir.), Lozano Lee: Drawings, New Haven, Yale University Press, 2006
→Lozano Lee, Lee Lozano: Notebooks 1967–70, New York, Primary Information, 2009
→Applin Jo, Lee Lozano: Not Working, New Haven, Yale University Press, 2018
Lee Lozano: win first dont last, win last dont care, Kunsthalle Basel, Bâle, 15 juin – 27 août 2006 ; Van Abbemuseum, Eindhoven, 8 octobre 2006 – 7 janvier 2007
→Lee Lozano, Moderna Museet, Stockholm, 13 février – 25 avril 2010
→Lee Lozano, forzar la maquina, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid, 30 mai – 25 septembre 2017
Dessinatrice et peintre états-unienne.
Formée à Chicago, Lee Lozano devient une icône activiste des milieux new-yorkais dans les années 1960-1970 et occupe la scène artistique internationale entre 1960 et 1972 : une carrière courte, intense et fulgurante, à laquelle elle choisit de mettre un terme avec l’œuvre General Strike Piece (« Pièce de grève générale », 1969), qui sera le testament de son parcours artistique. Fortement marquée par la prédominance masculine dans le milieu, elle signe des dessins regroupés sous le terme générique de comix, qui détournent ironiquement les symboles et attributs « virils » : vis, marteaux, vilebrequins et autres clés à molette se muent en formes phalliques dans un geste d’érotisation généralisée des objets. Revisitant à la fois les poncifs de l’art conceptuel et le graphisme pop et schématisé de Claes Oldenburg, l’artiste porte un regard acerbe et provocateur sur les clivages et les dissensions qui animent les débats artistiques et les revendications de l’époque. Derrière la distance affective apparente, son œuvre graphique n’en est pas moins animée par une violence revendiquée et une forte charge émotionnelle. Sa peinture tient une place prépondérante dans son travail. Elle expose, en 1932, à la Green Gallery, aux côtés des artistes les plus influents de l’époque tels que Robert Morris et Donald Judd. Dans ses toiles de grand format, elle navigue entre la rigueur minimaliste et la puissance de l’expressionnisme abstrait.
Soutenue à ses débuts par la critique féministe et en particulier par Lucy Lippard, elle boycottera cependant, de manière brutale, le féminisme et les femmes en général en 1971, quelques mois avant son retrait définitif du monde de l’art. C’est surtout par ses engagements et ses prises de position que L. Lozano a marqué les mémoires. Son œuvre plastique, longtemps restée dans l’ombre à la suite de sa mise à l’écart volontaire, a récemment fait l’objet d’une importante rétrospective au Moderna Museet de Stockholm.