Nguyen, Patricia, « Project 0395A.ĐC | Performing Disorientation, » Women & Performance: A Journal of Feminist Theory, vol. 29, no. 1, 2019, p. 88-94
→Ly Hoàng Ly, Nguyễn, Bill, 0395A.DC, cat. exp., The Factory Contemporary Arts Center, Ho Chi Minh-Ville (10 août – 17 septembre 2017), Ho-Chi-Minh-Ville, Vista Publishing, 2017
→Taylor, Nora A. (dir.), Changing Identity: Recent Works by Women Artists from Vietnam, cat. exp., International Arts & Artists, Washington DC et différents lieux aux États-Unis (2007–2009), Washington DC, International Arts & Artists, 2007
The 9th Asia Pacific Triennial of Contemporary Art (APT9), Queensland Art Gallery – Gallery of Modern Art (QAGOMA), Brisbane, 24 novembre 2018 – 28 avril 2019
→0395A.ĐC – A Solo Exhibition by Ly Hoàng Ly, The Factory Contemporary Arts Centre, Ho-Chi-Minh-Ville, 10 août – 15 septembre 2017
→Changing Identity: Recent Works by Women Artists from Vietnam, International Arts & Artists, Washington DC et plusieurs autres lieux aux États-Unis, 2007–2009
Artiste pluridisciplinaire et poétesse vietnamienne.
Ly Hoàng Ly vit et travaille à Hô-Chi-Minh-Ville. Poétesse récompensée et artiste pluridisciplinaire, elle pratique la performance, la sculpture, le cinéma, la céramique, les arts du livre, l’installation et la peinture. Elle est aussi éditrice pour Youth Publishing House à Hô-Chi-Minh-Ville. Diplômée d’une licence en peinture à l’huile de l’université des beaux-arts de Hô-Chi-Minh-Ville en 1999, elle obtient, grâce à une bourse Fullbright, un master en sculpture et en études interdisciplinaires à la School of the Art Institute de Chicago en 2013.
L. H. Ly est la première artiste du Vietnam à pratiquer la performance de manière continue et soutenue. Elle est aussi, dans les années 1990 et 2000, à travers tout le Vietnam, l’une des rares artistes femmes à faire des déclarations audacieuses à travers son art. Elle aborde souvent les problèmes liés aux corps des femmes, à la sexualité et aux inégalités de genre. Avec son Monument of Round Trays (plusieurs occurrences, 2001-2010), l’artiste crée une pyramide surplombante faite de plateaux d’aluminium traditionnellement utilisés par les épouses et les mères pour servir de la nourriture aux membres de leur famille et aux invité·es. La structure, haute de quatre mètres et large de huit mètres, ressemble à une montagne métallique aux surfaces réfléchissantes qui, en raison de l’élasticité de son armature, se balance et tremble en fonction des conditions environnantes. En entrant dans le l’installation, on peut voir des centaines de photographies de femmes nues en noir et blanc accrochées aux parois, et des personnages faisant des gestes libératoires peints sous les plateaux. L. H. Ly montre ainsi la tension entre différents fardeaux qui continuent de peser sur les épaules des femmes, figures à la fois de la domesticité et du désir sexuel à l’époque de la modernisation et de la libéralisation du Vietnam. Mais l’élément le plus puissant de cette œuvre est une performance qui l’accompagne, dans laquelle L. H. Ly défile avec fureur autour du monument, ses pas rythmés de bruits métalliques en raison des plateaux attachés à son corps, qui le masquent. Elle finit par entrer dans la structure pour tenter de la détruire de l’intérieur.
À partir de 2011, l’œuvre de L. H. Ly se concentre davantage sur les sujets de la migration, du déplacement, de la communauté, de la mémoire et du désastre écologique. Sous la forme d’un livre d’artiste (2012-2013), de deux sculptures (2016) et d’une œuvre monumentale d’art public (2017), Boat Home Boat combine des formes signifiant l’eau, la maison et le bateau avec des fragments de texte pour évoquer les symboles liés du foyer et du voyage. À côté de ses sculptures, L. H. Ly poursuit sa pratique de la performance, où le corps et les objets artistiques s’activent mutuellement, dans le cadre de projets socialement engagés. En réponse à l’annonce d’abattages massifs d’arbres à Hanoï et à Saïgon, l’artiste réalise, entre 2015 et 2018, des performances participatives au long cours, avec des installations publiques et des films documentaires, en puisant dans les pratiques bouddhistes de la pleine conscience, ce qui donne lieu à Hugging trees – Hugging your loved ones – Hugging yourself (2015 et 2016).
Les œuvres de L. H. Ly font partie des collections du San Francisco Asian Art Museum, de la Kamel Lazaar Foundation, de la Queensland Art Gallery – Gallery of Modern Art, de la Nguyen Art Foundation et du M+ Museum.
Une notice réalisée dans le cadre du programme The Flow of History. Southeast Asian Women Artists, en collaboration avec Asia Art Archive
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025