Jennifer Ramkalawon, Maggi Hambling, Touch : Works on Paper, Londres, Lund Humphries/British Museum, 2016.
→James Cahill et Maggi Hambling, War Requiem and Aftermath, Londres, Unicorn Press, 2015.
→Andrew Lambirth, Maggi Hambling : The Works, Londres, Unicorn Press, 2006.
Maggi Hambling, On the Edge, Museo Ettore Fico, Turin, septembre-décembre 2023.
→For Beauty is Nothing but the Beginning of Terror, Maggi Hambling Paintings and Drawings 1960-, CAFA Art Museum, Beijing, mars-mai 2019.
→Maggi Hambling, Touch : Works on Paper, British Museum, Londres, septembre 2016-janvier 2017.
Peintre et sculptrice britannique.
Comptant parmi les artistes figuratives contemporaines les plus importantes du Royaume-Uni, Maggi Hambling pratique tous les médiums : peinture, dessin, gravure, sculpture et installation. Pour elle, le défi de son œuvre est de parvenir à toucher son sujet avec autant de désir qu’un amant. Ses sculptures installées dans l’espace public, comme A Conversation with Oscar Wilde (1998, gare de Charing Cross, Londres), Scallop (2003, plage d’Aldeburgh, Suffolk) et, plus récemment, A Sculpture for Mary Wollstonecraft (2020, Newington Green, Londres) ont attiré autant de critiques que d’éloges.
Née dans le Suffolk en 1945, M. Hambling étudie auprès des artistes Arthur Lett-Haines (1894-1978) et Cedric Morris (1889-1982), puis à la Ipswich School of Art (1962-1964), où, à l’âge de dix-sept ans, elle produit un remarquable dessin à l’encre d’après un rhinocéros empaillé provenant d’un musée local. Elle poursuit ses études à Londres, à la Camberwell School of Art (1964-1967) et à la Slade School of Fine Art (1967-1969), où elle bénéficie d’une formation rigoureuse en dessin – dessiner est depuis la première chose qu’elle fait chaque jour – ainsi que de la liberté d’expérimenter avec l’art conceptuel. Cependant, elle revient rapidement à la peinture, faisant preuve d’une profonde empathie envers ses modèles, comme on peut le voir dans ses premiers portraits, réalisés du milieu des années 1970 et au début des années 1980. Un moment de reconnaissance significatif dans sa carrière a lieu en 1980, lorsqu’elle est élue première artiste en résidence à la National Gallery de Londres. Fervente admiratrice des maîtres anciens, en particulier de Rembrandt (1606-1669), elle jouit ainsi d’un accès privilégié pour étudier de près ces peintures.
Dans les années 1990, M. Hambling a pour muse Henrietta Moraes, ancien modèle de Francis Bacon (1909-1992) et légendaire « reine de Soho ». À la mort de cette dernière, en 1999, l’artiste la dessine dans son cercueil. Elle dessine aussi les portraits posthumes de ses propres parents. Cette pratique de recréer l’image d’une personne chère après sa mort commence avec les dessins de son professeur C. Morris et se poursuit jusqu’à une œuvre plus récente, Lipsticks (2019), un portrait de sa mère décédée.
Une grande sculpture de plâtre blanc, Henrietta Eating a Meringue (2001), compte parmi les œuvres les plus importantes de l’artiste, qui y incorpore des éléments spécifiques au portrait et d’autres évoquant la mer. Cette dernière s’avère par la suite un sujet qui l’occupe pendant toute une décennie. Des images puissantes de vagues, de cascades et de murs d’eau confrontent le public à un torrent de coups de pinceau fébriles, à la touche vigoureuse. Dans sa série d’œuvres Edge (2016-en cours), M. Hambling exprime ses profondes préoccupations quant à la destruction de l’environnement. Dans un obsédant et saisissant tableau de cet ensemble apparaît la silhouette fantomatique d’un ours polaire, visiblement perdu, perché sur un fragment de banquise en train de fondre.
Après s’être rétablie d’une crise cardiaque en 2022, à la veille de l’inauguration d’une exposition majeure à New York, M. Hambling exprime sa résilience dans une nouvelle série d’œuvres intitulée Maelstrom. Ces tableaux à l’expressionnisme fougueux démontrent une liberté et un abandon de soi, annonçant la phase suivante d’une impressionnante carrière, qui s’étend sur six décennies à ce jour.
Les œuvres de M. Hambling se trouvent dans des collections publiques majeures au Royaume-Uni et à l’étranger, comme celles du British Museum à Londres et du Metropolitan Museum of Art à New York. Elle est nommée officière (1995) puis commandeuse (2010) de l’Empire britannique pour ses services rendus aux arts.