Birgit Verwiebe, « Die Taufe der Lydia » [« Le baptême de Lydie »], dans Angelika Wesenberg et al. (dir.), Malkunst im 19. Jahrhundert. Die Sammlung der Nationalgalerie [L’art de la peinture au XIXe siècle. La collection de la Galerie nationale], vol. 1, Berlin, Michael Imhof, 2017
→Friedrich Wilhelm Fischer, Marie Ellenrieder : Leben und Werk der Konstanzer Malerin mit einem Werkverzeichnis von Sigrid von Blanckenhagen [Marie Ellenrieder : Vie et œuvre du peintre de Constance avec un catalogue raisonné de Sigrid von Blanckenhagen], Constance/Stuttgart, Jan Thorbecke, 1963
Kampf um Sichtbarkeit. Die Künstlerinnen der Nationalgalerie vor 1919 [Luttez pour la visibilité. Les artistes de la Nationalgalerie avant 1919], Staatliche Museen zu Berlin, Nationalgalerie, Berlin, 3 novembre 2022-7 mai 2023
→Einfach himmlisch ! Die Malerin Marie Ellenrieder (1791-1863) [Simplement divin ! La peintre Marie Ellenrieder (1791-1863)], Rosgartenmuseum Konstanz, Constance, 18 mai-25 août 2013
→« … und hat als Weib unglaubliches Talent ». Angelika Kauffmann (1741-1807), Marie Ellenrieder (1791-1863). Malerei und Graphik [« … et en tant que femme, elle a un talent incroyable. » Angelika Kauffmann (1741-1807), Marie Ellenrieder (1791-1863). Peinture et graphisme], Rosgartenmuseum Konstanz, Constance, 30 mai-23 août 1992
Peintre allemande.
Pionnière à de nombreux titres, Marie Ellenrieder est l’une des peintres de portraits et de scènes religieuses les plus célèbres au XIXe siècle en Allemagne. Elle y est la première femme à recevoir une formation artistique spécialisée, à peindre des retables pour une église catholique et à vivre de son art, tout en restant célibataire et en optant pour un mode de vie indépendant. Son talent à rendre ses sujets de manière expressive et personnelle fait d’elle une portraitiste recherchée des aristocrates comme des personnes moins bien nées dans le sud-ouest de l’Allemagne et la Suisse voisine. Par la suite, elle se rapproche de l’école de pensée nazaréenne et, bien qu’elle ne se définisse pas comme une représentante du mouvement, elle dédie principalement son art à des scènes et à des thèmes religieux.
M. Ellenrieder est la quatrième fille d’un riche horloger de la cour épiscopale. Sa famille soutient et encourage dans sa jeunesse ses inclinations pour l’art. Dès 1810, elle prend des leçons particulières auprès du miniaturiste Joseph Bernhard Einsle (1774-1829). Celui-ci lui inculque le souci du détail, qui est par la suite apprécié dans ses portraits. Elle attire bientôt l’attention du vicaire général de Constance, Ignaz Heinrich von Wessenberg, qui joue de ses relations pour la faire inscrire comme première étudiante féminine de l’Académie royale des beaux-arts de Munich, fondée en 1808, où elle suit les cours de 1813 à 1817, avec une interruption d’une année.
Peu après la fin de ses études et son retour à Constance, M. Ellenrieder est reconnue comme portraitiste de talent et trouve sa clientèle parmi la noblesse. En 1820, elle atteint une importante étape dans sa carrière lorsqu’elle reçoit la commande de la peinture d’un retable pour une église à Ichenheim, près d’Offenburg. La somme substantielle qu’elle reçoit pour cette commande lui permet d’entreprendre un voyage très attendu en Italie, où elle a l’opportunité non seulement d’étudier l’art de la Renaissance italienne, mais aussi de faire la connaissance des artistes du mouvement nazaréen. Ces rencontres renforcent sa conviction que l’art devrait être mis au service de la religion. À son retour en Allemagne, elle réalise plusieurs commandes importantes (principalement des portraits et des retables) et consacre son art à des scènes religieuses de style nazaréen, qui reflètent ses croyances catholiques.
Die Taufe der Lydia [Le Baptême de Lydie, 1861], conservé à la Nationalgalerie de Berlin, est une des œuvres tardives de M. Ellenrieder. Lydie, marchande de pourpre de Philippes, en Macédoine, est représentée entourée de sa famille au moment où elle reçoit le baptême de l’apôtre Paul. En référence au commerce de Lydie, les personnages de la peinture portent des robes de différentes nuances de rouge, de rose et de pourpre qui s’harmonisent avec les verts et les bleus du paysage à l’arrière-plan ainsi qu’avec les ornements dorés. L’arrangement minutieux des figures, les lignes et les formes délicates des éléments représentés, l’usage précis de la lumière et les dégradés de couleurs douces contribuent à cette composition claire, qui convoque un sentiment de sérénité et d’harmonie caractéristique de son œuvre.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
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