Sangari, Kumkum, « Ruptures, Junctures, Returns, » in Kumkum Sangari (dir.), Trace Retrace: Paintings, Nilima Sheikh, New Delhi, Tulika Books, 2013
→Bhaumik, Kaushik, « Passages in Reverie: Nilima Sheikh, Modernity and the History of Kashmir, » in Kumkum Sangari (dir.), Trace Retrace: Paintings, Nilima Sheikh, New Delhi, Tulika Books, 2013
→Achar, Deeptha, « Political Histories of Image Making: Mapping Land, Mapping Body, » in Nilima Sheikh: Drawing Trails – Works on Paper, 2008-09, cat. exp., Gallery Espace, New Delhi (17 avril – 30 mai 2009), New Delhi, Gallery Espace, 2009
Each Night put Kashmir in your Dreams, The Art Institute of Chicago, Chicago, 8 – 18 mars 2014; Chemould Prescott Road, Mumbai, 29 Mars – 29 avril 2010
→Painted Drawings, Gallery Espace, New Delhi, 26 août – 16 septemner 1999
→‘When Champa Grew Up’ and Other Paintings, Triveni Gallery, New Delhi, 6 – 16 novembre 1985
Peintre indienne.
Par sa pratique, Nilima Sheikh ne cesse d’interroger les ressorts de la violence, imbriqués dans le nationalisme, la tradition, le genre et le cosmopolitisme. Elle crée des œuvres sur papier, des installations, des peintures sur de grands rouleaux et écrans, des illustrations de livres pour enfants et des décors de théâtre. Ses styles picturaux et ses compositions puisent dans l’esthétique traditionnelle des manuscrits, des rouleaux et des peintures murales d’Inde ainsi que d’Europe et d’Asie.
N. Sheikh étudie la peinture à la faculté des beaux-arts de la Maharaja Sayajirao University de Baroda, dans l’État de Gujarat (Inde), de 1965 à 1971. Elle y enseigne de manière intermittente au cours de la décennie suivante. Quoiqu’elle commence à présenter ses œuvres dans des expositions collectives dès 1969, c’est la décennie 1980 qui s’avère à bien des égards transformatrice pour N. Sheikh. Après sa première exposition individuelle (galerie Triveni, New Delhi, 1983), elle produit une série de peintures, When Champa Grew Up (1984-1985), considérée comme une contribution remarquable à l’art moderne ainsi qu’à la pratique féministe. Inspiré par le « meurtre de dot » d’une jeune fille, ancienne voisine de l’artiste à Baroda, cet ensemble s’inscrit dans le contexte plus large du mouvement pour les droits des femmes en Inde né dans les années 1970, dans lequel s’engagent à différents niveaux des artistes venant de la performance, de la musique, des arts plastiques, de la littérature et du cinéma.
Entre 1982 et 1987, N. Sheikh bénéficie de bourses du gouvernement indien pour mener des recherches sur les pratiques artistiques traditionnelles d’Inde, en se concentrant plus particulièrement sur les peintures pichhwai de Nathdwara, dans le Rajasthan. Elle met à profit sa connaissance des peintures pichhwai et de rouleaux lorsqu’elle conçoit des bannières, des écrans et crée des décors pour la compagnie de théâtre féministe Vivadi, fondée en 1989 par la metteuse en scène et enseignante Anuradha Kapur (née en 1951). En retour, ce travail collaboratif pour le théâtre incite N. Sheikh à expérimenter dans ses œuvres avec les matériaux, l’échelle et la mise en scène. Cela est particulièrement visible dans son installation Shamiana [Canopée, 1996], exposée à la IIe Asia-Pacific Triennial of Contemporary Art, à la Queensland Art Gallery de Brisbane, en Australie.
Une préoccupation centrale du travail de N. Sheihk, en particulier depuis les années 2000, est la région tourmentée du Cachemire, l’une des zones les plus militarisées du monde. L’artiste investigue ce terrain miné de conflits dans trois expositions consécutives, The Country Without a Post Office: Reading Agha Shahid Ali (2003), Drawing Trails (2009) et Each Night Put Kashmir in Your Dreams (2010 ; 2014), ainsi que dans l’installation publique Conjoining Lands, créée pour l’aéroport de Mumbai en 2013, en collaboration avec B. V. Suresh (né en 1960) ainsi qu’avec plusieurs artisan·es originaires de la région. Elle évoque les traditions riches, plurielles et cosmopolites du Cachemire avec, en toile de fond, la banalité de la violence quotidienne.
Les œuvres de N. Sheihk ont été montrées dans le cadre de plusieurs expositions artistiques internationales de grande ampleur : la XVe Biennale de Sharjah (2023), la Biennale de Kochi-Muziris (2018), la XIVe Documenta (Athènes et Kassel, 2017) et An Atlas of Mirrors, la Ve Biennale de Singapour (2016). Ses œuvres font partie de collections publiques, dont celles de l’Art Institute of Chicago (États-Unis), de la Queensland Art Gallery de Brisbane (Australie) et du Leicester Museum and Art Gallery (Royaume-Uni).