Paz Errázuriz, Histoires inachevées, cat. exp., Maison de l’Amérique Latine, Paris [septembre 2023 – janvier 2024], Paris, éditions de la Maison de l’Amérique Latine, 2023
→Paz Errázuriz Fotografía, Santiago, Editorial Origo, 2004
→Paz Errázuriz, Santiago, D21 Editores, 2015
Paz Errázuriz. Une poétique de l’humain, rencontres d’Arles, Arles, 3 juillet – 24 septembre 2017
→Los Nómadas del mar, Museo Nacional de Bellas Artes, Santiago, 1996
→Paz Errázuriz: Fotografías 1981-2002, Museo de Osma, Lima, 2002
→Paz Errázuriz, Fundación MAPFRE, Madrid, 16 décembre 2015 – 28 février 2016
Photographe chilienne.
Paz Errázuriz est une photographe chilienne forte d’une carrière de plus trente ans. Elle étudie au Cambridge Institute of Education en Angleterre en 1966, ainsi qu’à la Pontificia Universidad Católica de Santiago, dont elle sort diplômée en 1972. En 1981, P. Errázuriz cofonde l’Asociación de Fotógrafos Independientes (Association des photographes indépendants) avec plusieurs autres photographes de son pays. Jusqu’en 1993, année où elle s’inscrit à l’International Center of Photography de New York, elle ne suit aucune formation dans ce domaine. Au fil de son parcours, P. Errázuriz tourne son regard vers les plus marginaux, qui n’ont généralement pas accès au pouvoir ou simplement même aux moyens qui leur permettraient d’exprimer leur malaise. Ses images en noir et blanc, prises sur le vif et pourtant pleines de poésie, s’inscrivent souvent dans des séries, parfois accompagnées d’écrits de femmes. Dans l’une des premières, Los Dormidos [Les endormis, 1979-1980], P. Errázuriz montre la vie de ceux et celles qui couchent dans les rues de Santiago. Cet ensemble peut être interprété comme une métaphore de la paralysie des Chiliens et des Chiliennes à la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). L’une de ses séries majeures, La Manzana de Adán [La pomme d’Adam, 1982-1990], est publiée sous la forme d’un essai-photo, avec un texte de Claudia Donoso. P. Errázuriz et C. Donoso s’y voient offrir l’accès aux vies de Mercedes, Evelyn et Pilar, trois travestis qui travaillent dans les maisons closes de La Jaula et de La Palmera, respectivement situées dans les villes de Talca et Santiago. Un autre ouvrage photographique, El Infarto del Alma [L’infarctus de l’âme, 1994], complété d’un texte de Diamela Eltit, illustre l’existence des patientes et patients confinés dans un hôpital psychiatrique de Putaendo, dont l’artiste et l’autrice ont gagné la confiance avant d’en faire des sujets.
D’autres séries majeures, comme Kawésqar, Los Boxeadores [Les boxeurs] et Mujeres [Femmes, 1992], constituent l’œuvre de P. Errázuriz. Ses photographies figurent notamment dans les collections du Museo Nacional de Bellas Artes de Santiago, de la Daros Latinamerica Collection à Zurich et du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía à Madrid. Elle a bénéficié d’importantes bourses de la part de la John Simon Guggenheim Memorial Foundation (1986), de la Fundación Andes (1990), du programme Fulbright (1992) et du Fondo Nacional para el Desarrollo Cultural y las Artes (FONDART, Fonds national pour le développement culturel et les arts, 1994 et 2009). Au Chili, elle a été récompensée par le Premio Ansel Adams (prix Ansel-Adams) de l’Instituto Chileno Norteamericano de Cultura (1995), le Premio Altazor de las Artes Nacionales (prix Altazor des arts nationaux, 2005) et le Premio a la Trayectoria Artística (prix de la trajectoire artistique, 2005) du Círculo de Críticos de Arte de Chile (Cercle des critiques d’art du Chili). Elle a reçu, en 2014, l’ordre du mérite Pablo-Neruda, la plus haute distinction culturelle et artistique décernée par le gouvernement chilien et, en 2015, le prix PhotoEspaña, qui rendait hommage à l’ensemble de sa carrière. P. Errázuriz a représenté le Chili à la LVIe Biennale de Venise en 2015, au côté de sa compatriote Lotty Rosenfeld.
© Radical Women: Latin American Art, 1960–1985
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions