Cyrille Boulay, Shasha Safir-Guiga : Rencontre d’une vie, 2020
→Shasha Guiga, Mrad Ben Mahmoud, Shasha Guiga, Carthage, Appolonia ed., 2000
Peintre tunisienne.
Née en Algérie, Shasha Safir suit des cours à École supérieure des beaux-arts d’Alger ; mariée à l’homme politique Driss Guiga, alors étudiant tunisien à Alger, elle s’installe à Hammamet en Tunisie où elle vivra jusqu’à sa mort. Tout en se consacrant à la peinture, elle dirige pendant quelques années le club culturel féminin Aziza-Othmana, à Tunis, qui porte le nom d’une pionnière féministe ayant vécu au XVIIe siècle.
Portraitiste et paysagiste, elle travaille ses peintures à l’huile de manière impressionniste. Dans ses nombreux paysages naturels aux couleurs vives dominent très souvent des tonalités de bleus lumineux, de bruns et d’ocres. Ses œuvres La Cueillette des olives (1992) et Village du Sud (2000) représentent, comme plusieurs autres, des scènes de la vie champêtre, dans sa simplicité.
Maîtrisant une palette aux couleurs froides, l’artiste réussit à rendre une atmosphère où les personnages se fondent dans la nature. Dans une juxtaposition de petites touches rapides qui suggèrent les volumes, tout en estompant les formes, elle arrive à créer l’impression de légers mouvements. L’harmonie de l’ensemble est donnée par les correspondances des bleus et de bruns répartis entre ciel et terre.
Elle expose ses peintures et ses calligraphies dès 1961 à Tunis et à l’étranger. En 1968, elle participe au Salon des artistes français, au Grand Palais, à Paris, et reçoit le prix France-Afrique pour son tableau Village berbère (1968). En 1969, à la Galleria La Medusa de Claudio Bruni à Rome, elle présente des peintures et des calligraphies décoratives. En 1976, elle reçoit la médaille d’argent de la Société internationale des beaux-arts à l’occasion du Salon des artistes français. Plusieurs de ses œuvres figurent dans les collections du ministère de la Culture tunisien, de la Galerie nationale de Rabat et du musée d’Art et d’Archéologie d’Antananarivo.