La rétrospective Gerda Wegener au Arken Museum à Copenhague vient enfin de rendre justice à cette enfant du pays, rejetée par ses pairs en raison de sa trop grande liberté de mœurs.
Gerda Wegener, Two Cocottes with Hats, vers 1925, © Photo : Morten Pors
Gerda Wegener, Queen of Hearts, 1928, © Photo : Morten Pors
Wegener est en effet une femme libre, libre de s’affranchir de la différence des sexes, d’aimer les hommes et les femmes, d’avoir pris comme modèle privilégié, son époux, le peintre Einar Wegener, si bien travesti en femme sous le nom de Lili, qu’on ne remarque jamais qu’il s’agit d’un homme. Fuyant la puritaine capitale danoise, Gerda Wegener s’installe avec son mari à Paris en 1912 où elle devient célèbre comme peintre et comme illustratrice de mode pour les magazines comme Vogue, La Vie Parisienne, La Baïonnette, Fantasio.
Quand elle ne dessine pas, Gerda peint. Elle peint principalement des femmes, aux poses alanguies, l’air espiègle, les lèvres ourlées de rouge carmin, et parées d’ornements choisis avec minutie par l’artiste. Ces femmes sont souvent représentées en couple, femmes amies/amantes. En fait, c’est son histoire et celle de son époux Einar que raconte Wegener dans chacun de ses tableaux. L’histoire peu commune d’un homme qui pour la première fois au monde subit une opération pour devenir une femme nommée Lili Elbe. Celle-ci connaîtra un destin tragique, elle mourra en 1931 suite aux complications d’une ultime opération qui devait lui permettre de procréer.
Réunissant 178 œuvres, l’exposition nous permet d’entrer dans l’univers du couple Wegener et de leur œuvre commune transgenre. Cette histoire exceptionnelle a également inspiré un film, The Danish Girl, réalisé par Tom Hooper dont la sortie sur les écrans est prévue en janvier 2016.
Au Arken Museum, Copenhague, du 7 novembre 2015 au 14 mai 2016.