Critique

Gülsün Karamustafa. Chronografia

28.08.2016 |

Vue de l’exposition Gülsün Karamustafa. Chronographia, Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart, Berlin, © Staatliche Museen zu Berlin / Thomas Bruns

Le Hamburger Bahnhof de Berlin présente jusqu’au 23 octobre 2016 la première grande rétrospective de l’artiste turque Gülsün Karamustafa.

Gülsün Karamustafa. Chronografia - AWARE Artistes femmes / women artists

Gülsün Karamustafa, Prison Paintings 6, 1972, Courtesy de l’artiste et Rampa Istanbul, © Photo : archives de l’artiste

Gülsün Karamustafa. Chronografia - AWARE Artistes femmes / women artists

Gülsün Karamustafa, Promised Paintings, 1998-2004, Zafer Yıldırım Collection, © Photo : archives de l’artiste

Née en 1946 à Ankara, elle réalise ses premières œuvres à la suite d’un séjour en prison au début des années 1970, pour raisons politiques. Intitulée Prison Paintings, la série illustre la vie des femmes turques incarcérées qu’elle a pu rencontrer.

Prison Paintings est le point de départ de l’exposition Chronographia qui propose de retracer 40 ans de création entre peinture, vidéo et installations d’objets et de textiles. Le tissu occupe une place centrale dans le travail de l’artiste, que cela soit sous forme de broderies traditionnelles qu’elle modernise ou de tapis de prière qu’elle transforme en objets kitsch et décalés.

Les références aux différentes religions se perçoivent dans nombreux de ses travaux, dont les emblématiques Promised Paintings qui interrogent les représentations des icônes religieuses des catholiques orthodoxes, très présents dans les pays voisins de la Turquie.

Gülsün Karamustafa. Chronografia - AWARE Artistes femmes / women artists

Gülsün Karamustafa, Fallen Variation Of The Last Supper, 1984, Courtesy de l’artiste et Rampa Istanbul, © Photo: Cem Berk Ekinil

En visitant cette exposition, on se rend rapidement compte à quel point les migrations et son histoire familiale1 nourrissent la majorité de ses œuvres. Le parcours débute ou se finit – il n’y a pas de sens de visite – par l’œuvre qui l’a révélée lors de la Biennale d’Istanbul en 1992 et qui colle, aujourd’hui encore, parfaitement à l’actualité. Mystic Transports attire l’attention sur les conditions de vie des peuples en déplacement en présentant des couvertures de survie, cousues par l’artiste, placées dans des paniers en acier autour desquels le spectateur est libre de déambuler.

Au Hamburger Bahnhof, Berlin (Allemagne), du 10 juin au 23 octobre 2016.

1
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