La présente publication fait suite à un cycle de tables rondes intitulé « Art : genre féminin » organisé par des étudiant·e·s du mas- ter Sciences et Techniques de l’Exposition de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, sous la direction de Françoise Docquiert, avec l’association AWARE : Archives of Women Artists, Research and Exhibitions et la Monnaie de Paris représentées respective- ment par Hanna Alkema et Stéphanie Molinard. Ces rencontres ouvertes au public ont réuni trente-cinq artistes, chercheur·se·s et curateur·trice·s dans le but d’interroger les raisons de la marginalisation des femmes dans l’histoire et le monde de l’art mais aussi de réfléchir à des manières de remédier à ce manque de visibilité systémique.
Les femmes artistes ne bénéficient pas aujourd’hui du même traitement médiatique et institutionnel que les hommes. L’une des causes de cette exclusion correspond à un droit qui leur a longtemps été refusé : l’accès à l’enseignement artistique. Les rares femmes artistes reconnues furent avant tout les compagnes, sœurs ou filles de peintres — ou de sculpteurs — pouvant bénéficier de leurs ateliers. Aujourd’hui, l’accès aux écoles d’art n’est plus soumis à des critères de genre. On constate d’ailleurs que la tendance s’est inversée, les femmes étant dorénavant majoritaires dans les formations artistiques en France. Cependant, à la sortie des écoles, la reconnaissance de ces artistes reste inégale en comparaison de leurs homologues masculins. Comment expliquer cette disparité persistante ? Ce passé discriminatoire pèse-t-il encore aujourd’hui sur la reconnaissance professionnelle des femmes artistes ?
Table ronde avec Sylvie Blocher, Catherine Gonnard et Eva Nielsen.