Sam Segal, Dutch and Flemish Flower Pieces : Paintings, Drawings and Prints up to the Nineteenth Century, Leyde, Brill, 2020.
→Marloes Huiskamp, « Agatha van der Mijn (1700-na 1768 ?) », Digitaal Vrouwenlexicon van Nederland, Huygens Instituut, 2014.
→Adolph Staring, « De Van Der Mijns in Engeland II », Nederlands Kunsthistorisch Jaarboek, vol. 19, 1968, p. 171-203.
Mostra de’quadri ed opere di scultura esposti per la festa di S. Luca dagli Accademici del Disegno, Accademia dell’Arte del Disegno, Florence, octobre 1737.
Peintre néerlandaise.
La reconnaissance dont bénéficie Agatha van der Mijn de son vivant pour ses natures mortes de fleurs et de fruits s’étend bien au-delà de Londres, sa ville d’adoption. Ses œuvres se trouvent alors dans les collections privées de plusieurs amateurs d’art florentins et sont également prisées par les Ogilvys, une famille écossaise célèbre pour sa collection d’art. Ses peintures sont louées pour le détail et la précision avec lesquels elles sont exécutées. Dans Nature morte aux fleurs et aux fruits (s.d.), sa technique réaliste peut ainsi être clairement observée dans différents éléments comme les feuilles montrant les premiers signes de flétrissement, la pruine des raisins et les ailes translucides et ultraminces de la mouche. La lumière éclaire la scène depuis le coin supérieur gauche, dirigeant le regard du spectateur des roses blanches et roses vers les fruits plus subtilement éclairés. Le fort contraste entre les objets mis en lumière et l’arrière-plan sombre, associé à une composition tronquée, confère à cette nature morte une atmosphère intime.
Née dans une famille de la classe moyenne d’Amsterdam, A. van der Mijn mène une carrière artistique, à l’instar de son frère Herman van der Mijn (1684-1741). Elle se spécialise dans la nature morte, tandis que son frère peint des portraits et des scènes historiques après avoir étudié auprès du maître allemand de natures mortes Ernst Stuven (1657-1712). Étant donné le peu d’opportunités en termes de formation pour les artistes femmes au XVIIIe siècle, il est fort probable que A. van der Mijn ait appris les principes de la peinture auprès de son frère, avec qui elle vit et travaille à Londres depuis au moins 1727 – lui a emménagé dans cette ville en 1723 avec sa famille, dont sa fille, l’artiste Cornelia van der Mijn (1709-après 1772).
Au cours de sa carrière, la peintre présente ses œuvres à l’exposition de l’Accademia dell’Arte del Disegno de Florence en 1737 et à la Free Society of Artists de Londres entre 1764 et 1768. À Londres, elle expose deux natures mortes de fruits aux côtés d’œuvres de ses neveux et de sa nièce. Tout au long du XVIIIe siècle, l’académie florentine organise plusieurs expositions présentant un panorama des chefs-d’œuvre de l’art ancien et moderne. À ces occasions, des tableaux de sa main sont prêtés par des collectionneurs privés, membres prééminents de l’académie. Ainsi, Luigi Siries, orfèvre à la cour des Médicis, et le collectionneur d’art Paolo Dolci prêtent trois natures mortes de fleurs réalisées par A. van der Mijn.
Sept autres artistes femmes sont représentées dans l’exposition de 1737, dont Violante Siries-Cerotti (1709-1783) et Elisabetta Sirani (1638-1655) ; leurs œuvres sont des portraits, des autoportraits et des peintures d’histoire. Le fait que A. van der Mijn ait été la seule femme peintre de fleurs néerlandaise à avoir exposé à l’académie florentine témoigne non seulement de sa position prééminente dans cette exposition, mais aussi de la haute estime dont bénéficiaient alors de manière générale ses natures mortes.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2024