Bacon, Alex, April Gornik, cat. exp., Miles McEnery Gallery, New York (20 février – 28 mars 2020), New York, Miles McEnery Gallery, 2020
→Lang, Karen, April Gornik, cat. exp., Danese/Corey Gallery, New York ( 17 octobre – 15 novembre, 2008), New York, Danese/Corey Gallery, 2008
→Loughery, John, « Landscape Painting in the Eighties: April Gornik, Ellen Phelan and Joan Nelson », Arts Magazine, Vol. 62, mai 1988, p. 44-48
The Other Side, Miles McEnery Gallery, New York, 7 septembre – 21 octobre 2023
→April Gornik: Recent Paintings and Drawings, Danese/Corey Gallery, New York, 14 octobre – 12 novembre 2016
→April Gornik: Prints and Monoprints, Pace Prints, New York, 10 septembre – 10 octobre 2015
Peintre paysagiste américaine.
April Gornik a une révérence profonde pour le monde naturel. Ses paysages traduisent l’aspect grandiose de la nature à travers une association d’iconographies abstraites et surréalistes que l’artiste puise dans ses propres souvenirs, rêves et photographies. Elle n’a de cesse d’explorer les concepts d’espace et de lumière, ce qui donne à son œuvre une dimension psychologique et encourage le spectateur à songer à des notions telles que la mortalité, la sexualité ou la peur. Elle décrit ses imposantes toiles comme des « objets contemplatifs » (« Oral history interview with April Gornik », 3-5 juin 2008, Archives of American Art, Smithsonian Institution) dans la mesure où celles-ci sont propices à la réflexion et à la solitude.
A. Gornik naît à Cleveland, dans l’État de l’Ohio, dans une famille qui encourage sa créativité. Elle attribue à sa mère le mérite de l’avoir encouragée à s’inscrire au Cleveland Institute of Art (CIA), où elle apprend les fondamentaux de la peinture pendant quatre ans. En 1972, un an avant le passage de son diplôme, elle change d’établissement et s’inscrit au Nova Scotia College of Art and Design (NSCAD) en tant qu’artiste conceptuelle. Pendant ses études, elle explore l’interaction entre les espaces clairs et sombres dans la nature et, ce faisant, peint par accident un paysage. Après plusieurs années d’expérimentations matérielles et stylistiques, elle arrête son choix sur la toile traditionnelle et la peinture à l’huile, qu’elle estime plus à même de retranscrire la lumière.
Elle se met à peindre à encore plus grande échelle à la fin des années 1970. En effet, au fur et à mesure que ses idées prennent de l’ampleur, l’œuvre d’A. Gornik se trouve limitée par la taille standard (4 × 8 pieds) du support en contreplaqué qu’elle utilisait jusqu’alors. Elle puise dans son inconscient et dans des environnements imaginaires pour créer des paysages qui capturent des instants intenses, dans le but d’y immerger le spectateur. Dans Storm and Fires (1990), l’accentuation des contrastes permet de saisir le tumulte imminent de l’orage, tout en mettant également en évidence l’aube naissante. En s’efforçant de peindre la lumière, elle met simultanément en exergue la nature troublante des ombres qui en découlent.
Après avoir emménagé à New York en 1978, elle se fond dans la scène artistique locale et se fait rapidement représenter par la Edward Thorp Gallery. Elle bénéficie de trois expositions individuelles de 1981 à 1983 et ses œuvres sont sélectionnées pour la Whitney Biennial de 1989 et pour les 41e et 56e éditions de la Biennale de Venise. Elle est représentée par la Danese/Corey Gallery à partir de 2014, puis par la Miles McEnery Gallery à partir de 2019. Ses œuvres sont présentes au sein d’importantes collections privées et de grands musées américains, dont le Museum of Modern Art de New York et le Smithsonian American Art Museum à Washington.
En 2021, A. Gornik cofonde avec son époux Eric Fischl (1948-) l’association à but non lucratif The Church à Sag Harbor, New York. Après avoir passé des années à œuvrer à la conservation de l’intégrité de la ville, A. Gornik décide de créer The Church afin de proposer aux artistes un espace qui leur permette de s’impliquer dans la communauté locale. Cette ancienne église méthodiste rénovée et réaffectée accueille désormais un programme de résidences pluridisciplinaires en soutien aux artistes. Les espaces qu’A. Gornik déploie dans son œuvre nous offrent la possibilité de contempler l’aspect sensuel de la nature et tous ses mystères. The Church propose cette même ressource aux habitants de la ville, devenant ainsi le lieu d’accueil idéal pour une nouvelle série d’« objets contemplatifs ».
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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