Wiese Stephan von (dir.), Le sourire de la Victoire de Samothrace, cat. expo., Kunstmuseum, Düsseldorf (16 septembre – 5 novembre 2000), Düsseldorf, Kunstmuseum im Ehrenhof, 2000
Bernadette Bour, Internationaal Culturel Centrum, Anvers, 6 janvier – 4 février 1979
→Bernadette Bour, Maison de la culture, Saint-Étienne, décembre 1985 – janvier 1986
→Le sourire de la Victoire de Samothrace, Kunstmuseum, Düsseldorf, 16 septembre – 5 novembre 2000
Plasticienne française.
Bernadette Bour est l’une des rares artistes françaises abstraites reconnues dès les années 1970. Licenciée en histoire de l’art et archéologie, elle obtient le diplôme national des Beaux-Arts en 1970. Parallèlement à son travail d’enseignante à l’université de Strasbourg puis aux Beaux-Arts de Lorient, elle développe sa pratique artistique. Sa première exposition personnelle a lieu en 1974, à la galerie Germain de Paris. Une de ses premières œuvres, Neuf formes géométriques simples (1969-1972), consiste en un ensemble de colonnes hautes et noires à la forme zigzagante composées d’une charpente métallique fine recouverte de sisal rugueux percé de trous, dont la manufacture contredit le minimalisme apparent de la pièce. Son travail de réduction la mène à explorer le signe. En 1973, elle crée Fiches au procès, 42 planches qui condensent un rythme purement scandé, une écriture rythmique dépourvue de sens, qui s’exprime par des traits de crayon, des trous d’aiguille, les fils cousus à la machine. D’une fiche à l’autre, ce graphisme se forme, mélangeant signe et matière. B. Bour entreprend alors un travail sur les toiles de coton, papiers de soie, buvards, voiles de gaze. Elle déchire, perfore à la machine, coud, superpose, sature de couleurs.
Entre 1973 et 1978, ces toiles, parfois de grande dimension, aux teintes pâles et lavées, sont « crayonnées à la machine » comme l’artiste le dit elle-même. Toutes ces couches de matériaux diverses ne s’annulent pas entre elles, mais s’unifient comme dans un même corpus. Leur superposition ou rapprochement, leur interaction, leur complicité ou leur tension constituent la richesse d’un langage qui se module à travers la répétition, l’enchaînement, la progression, comme dans Buvard (1975). À partir des années 1980, les formes se caractérisent par des « angulations » complexes et par une alternance de jaune doré et de noir anthracite. Ses papiers de soie toujours labourés de sillons révèlent le dialogue infini des matières.