Markus, Ruth, History of Her-story, cat. expo., Tel Aviv Artists’ House, Tel Aviv (7 juin – 13 août 2016), Tel Aviv Artists’ House, 2016
→Markus, Ruth (dir.), Women Artists in Israel 1920-1970, Tel Aviv, Hakibbutz Hamehuchad Publishing House Ltd., 2008
→Berkovich, Arie, Claire Yaniv: The Woman and the Soul Bird, cat. expo., Janco Dada Museum, Ein Hod, (30 septembre – 30 décembre 2006), Ein Hod, Janco Dada Museum, 2006
Claire Yaniv: The Woman and the Soul Bird, Janco Dada Museum, Ein Hod, 30 septembre – 30 décembre 2006
→Claire Yaniv: Oil Paintings, Chemerinsky Art Gallery, Tel Aviv, 10 – 27 mai 1958
→Claire Yaniv: In Search of Balance, Reuben and Edith Hecht Museum, Haïfa, 12 avril – 28 juin 1997
Peintre israélienne.
Claire Yaniv, née à Basra, en Irak, immigre en Palestine en 1928. Elle étudie la peinture au HaGymnasia Halvrit, sous la direction d’Israel Paldi (1892-1979) et de Haim Gliksberg (1904-1970), et s’intéresse plus particulièrement au dessin auprès de Jakob Steinhardt (1887-1968). Une fois diplômée, elle enseigne la peinture au kibboutz de Ginegar (1944-1946), puis rejoint en 1946 l’école d’art Studia (futur Avni Institute of Art and Design), dirigée par Yehezkel Streichman (1906-1993) et Avigdor Stimatsky (1908-1989). Elle y étudie également la sculpture avec Moshe Sternschuss (1903-1992). En 1949, elle rejoint l’Israeli Art Association, puis entreprend un voyage d’études à Paris en 1958. Elle enseigne la peinture dans diverses institutions et, en 1973, obtient une licence en art et philosophie à l’université de Tel-Aviv. Puisant son inspiration dans le modernisme européen et l’École de Paris, elle s’exprime par le biais de la peinture abstraite, du paysage et du portrait, utilisant des couleurs vibrantes et une touche expressive.
Les peintures de C. Yaniv explorent les tensions et les contraintes rencontrées par les femmes dans la société juive irakienne conservatrice ; elles les représentent dans leur quête d’expression personnelle. Le tableau Intérieur avec mère et enfant (1953) et l’assiette en céramique Mère et fille (fin des années 1970) témoignent de son intérêt pour la relation mère-fille. Ses œuvres des années 1950, par leur style coloré et décoratif, reflètent les racines orientales de l’artiste. Membre fondatrice du Groupe des dix (1951-1960), C. Yaniv participe à des expositions sur les paysages et la vie en Israël qui font concurrence à Nouveaux Horizons, un groupe d’artistes abstraits modernistes. L’une de ses œuvres les plus remarquables, Fille (Anat Koon) (1955), présente des éléments décoratifs, une composition rythmée et une palette colorée fauviste inspirée de la lumière et des couleurs locales.
À la fin des années 1950, C. Yaniv passe à la peinture de paysages, nourrie par sa fascination persistante pour les vues panoramiques et aériennes. Enfant, elle grimpait aux arbres et escaladait les collines pour jouir d’une vue à vol d’oiseau sur la ville. Elle monte ainsi sur le mont Hahachlama (actuelles rue Keshet / rue Sharet), à Ramat Gan, pour y transcrire méticuleusement des vues panoramiques. Son tableau Au pied du mont (Ramat Gan vue depuis Givat Hahachlama) (1953-1954) représente le paysage comme un ensemble unifié. On y sent l’influence des vastes panoramas de Joseph Zaritsky (1891-1985), qu’elle admire et qui se concentre sur la composition globale plutôt que sur les minutieux détails. Dans les années 1960, ses œuvres évoluent vers un style plus abstrait, présentant des vues aériennes plus lointaines, avec un minimum de détail et des touches de couleurs vives.
C. Yaniv est membre du groupe d’artistes Aklim [Climat] (1973-1982). Fondé par Rachel Shavit (Bentwich) (1929-2022) et Eliyahu Gat (1919-1987) après la guerre du Kippour de 1973, ces artistes mettent l’accent sur la lumière, les couleurs et les paysages d’Israël. En 1974, en réponse au massacre de Ma’alot, elle emménage à Ma’alot, où elle constitue des groupes de peintres. Plus tard, en 1976, elle s’installe dans le village d’artistes Ein Hod.
La recherche d’une perspective aérienne qui anime C. Yaniv se manifeste aussi par l’intégration du motif de l’oiseau dans ses œuvres. Citons par exemple son tableau Oiseaux au-dessus du rivage de Haifa, des années 1980. Avec le temps, sa peinture évolue vers un style chromatique harmonieux qui traduit le mouvement et l’expansion spatiale et capture la sensation de vol au-dessus du paysage. En parallèle, elle s’intéresse davantage au portrait, représentant essentiellement des membres de sa famille et des amis proches.
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