Bledsoe Jane K. (dir.), Elaine de Kooning, Athens, Georgia, Museum of Art, University of Georgia, 1992
→Luyckx Marjorie, Slivka Rose, Elaine de Kooning: The Spirit of Abstract Expressionism, Selected Writing, New York, George Braziller, 1994
→Brame Fortune Brandon, Elaine de Kooning: Portraits, Munich, Prestel, 2015
Elaine de Kooning: Retrospective, Lyman Allyn Art Museum, New London, 1959
→Elaine de Kooning, Montclair Art Museum, Montclair, 1973
→Elaine de Kooning: Portrait, National Portrait Gallery, Smithsionian Institution, Washington, 13 mars 2015 – 10 janvier 2016
Peintre états-unienne.
Peintre influente de l’expressionnisme abstrait, Elaine de Kooning est l’aînée de quatre enfants ; son père est plant manager dans la Bond Bread Company à New York, et sa mère est décrite comme « s’intéressant aux arts » et « consacrant sa vie à l’étude ». Diplômée de la Hall High School en 1936, elle étudie au Hunter College à Manhattan, qu’elle quitte pour la Leonardo Da Vinci Art School, dans laquelle des artistes enseignent. Elle intègre ensuite l’American Artists School. Elle vit dans un premier temps avec l’artiste Milton Resnick, puis rencontre en 1938 le peintre Willem de Kooning, dont elle deviendra l’épouse. Précisant sa conception de l’abstraction, E. de Kooning déclare : « Pour moi, une peinture est d’abord un verbe, pas un nom, un événement en premier lieu et seulement ensuite une image. » Dans ses peintures, elle utilise les formes et le vocabulaire de l’expressionnisme abstrait, tels que l’usage libre de la couleur et le tracé ample produit par des coups de pinceaux énergiques. L’association de procédés abstraits et de motifs figuratifs devient sa signature, dans des toiles aux couleurs vives et fraîches, dotées d’une grande charge émotionnelle. Ses œuvres sont conservées dans de nombreux musées et institutions. Parallèlement à son travail de peintre, elle a enseigné dans diverses universités des États-Unis et a été critique pour Artnews. Au cours de l’été 1948 qu’elle passe au Black Mountain College, elle peint des figures de sportifs à partir de photographies.
Elle réalise ensuite de nombreux portraits, notamment dans les années 1950 : ceux de sa famille, de son mari, de nombreux artistes et poètes tels que Frank O’Hara ou le chorégraphe Merce Cunningham, réalisé en 1962, et qui est représentatif de sa manière associant des éléments fortement figuratifs (corps svelte du danseur, expression du visage) à un fond à dominante verte et rose, peint suivant un usage très gestuel du pinceau. Sa série de portraits la plus connue est celle du président des États-Unis de son époque, J. F. Kennedy, qu’elle suit dans ses différents déplacements en 1963. Son assassinat la marque à tel point qu’elle cesse la peinture pendant une année. La célèbre série, intitulée Bull Series (1957), est créée après avoir vu un spectacle de corrida à Ciudad Juarez, alors qu’elle vit à Albuquerque, au Nouveau-Mexique. Des dessins, des aquarelles et des peintures sont réalisés sur le sujet : tantôt la silhouette des taureaux est parfaitement visible, tracée d’un trait noir sur un lit de multiples couleurs très vives, comme dans l’huile sur toile Bull (1958), qui associe des roses, des verts, des rouges et des blancs dans une tonalité fortement dynamique ; tantôt le motif du taureau est à peine reconnaissable. Pour ce travail, l’artiste s’imprègne à la fois de gravures de Picasso des années 1940 et de dessins préhistoriques de Lascaux et d’Altamira. Bacchus series (1976-1978) est un ensemble de toiles inspirées des sculptures de Bacchus, qu’elle a vues au jardin du Luxembourg, lors d’un voyage en France. « Obsédée » par cette image, elle passe plusieurs jours à la dessiner. Les toiles ont été peintes ensuite sur le campus de l’université de Géorgie, où elle travaille pendant deux ans. Elle associe un tracé dynamique de la forme de Bacchus, souvent dessinée en noir, à une palette de tons très vifs et lumineux (vert, lavande, jaune). Le passage de la sculpture à la peinture produit un effet intéressant : l’artiste parvient à rendre le volume sculptural de l’homme ivre en un tourbillon de lignes et de couleurs. Poursuivant son intérêt pour les peintures préhistoriques, elle réalise, dans les années 1980, une excursion dans les grottes paléolithiques en France et en Espagne, dont elle tire une série de gravures et de peintures de mammouths, de chevaux, de bisons. Cet ensemble, composé d’images qui ressemblent à des graffitis, reprend le rythme spontané des passages du pinceau, caractéristique de son travail. Parallèlement à ses peintures, E. de Kooning a réalisé tout au long de sa vie des collages et des gravures.