Ferguson Russel, De Salvo Donna & Slyme John, Gillian Wearing, Londres, Phaidon, 1999
→Bossé Laurence, Royoux Jean-Christophe, Scherf Angeline (dir.), Gillian Wearing : sous influence, cat. expo., Musée d’art moderne de la ville de Paris, Paris (10 mars – 6 mai 2001), Paris musées, Paris, 2001
→Krystof Doris (dir.), Gillian Wearing, cat. expo., Whitechapel Gallery, London ; Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf ; Pinakothek der Modern München (2012-2013), Cologne, Buchhandlung Walther König, 2012
Gillian Wearing : sous influence, musée d’Art moderne de la ville de Paris, Paris, 10 mars – 6 mai 2001
→Gillian Wearing, Valencia, Institut Valencià d’art modern, 24 septembre 2015 – 21 janvier 2016
→Gillian Wearing & Claude Cahun : Behind the mask, another mask, National Portrait Gallery, Londres, 9 mars – 29 mai 2017
Vidéaste et photographe britannique.
Figure emblématique du mouvement des Young British Artists, Gillian Wearing a été lauréate du Turner Prize en 1997. L’un des principaux enjeux de ses travaux de photos et de vidéos est de montrer la vie des « gens ordinaires » dans la Grande-Bretagne contemporaine. Son travail semble donc s’inscrire dans la continuité lointaine de l’observation anthropologique, telle que pratiquée par le mouvement Mass Observation dans les années 1930 (titre d’une exposition personnelle de l’artiste au Museum of Contemporary Art of Chicago en 2002). Les stratégies de documentation qu’elle emploie essaient de renverser les relations de pouvoir entre ceux qui s’exposent et qui se donnent à voir et ceux qui les regardent. Avec Signs That Say What You Want Them to Say and Not Signs That Say What Someone Else Wants You to Say (« Des signes qui disent ce que vous voulez qu’ils disent et non des signes qui disent ce que quelqu’un d’autre veut que vous disiez », 1992-1993), elle connaît son premier succès critique.
Constituée de 50 photographies illustrant des passants anonymes tenant chacun un panneau où sont affichées leurs pensées, la série se révèle être un fascinant document social et historique. Des vidéos de l’artiste, articulées autour de la révélation de quelque chose d’intime ou de caché, convoquent explicitement le modèle télévisuel des récits sur soi. Dans Confess All on Video… (1994) et Trauma (2000), le recours à la figure du masque vient renforcer le lien entre l’expérience traumatique et la fonction thérapeutique des aveux. Les moyens convoqués divergent d’œuvre en œuvre. Ainsi, dans Sacha and Mum (1996), l’artiste a recours à des acteurs pour exposer la violence et la tendresse de la relation entre mère et fille ; avec Drunk (1999), les membres d’une communauté alcoolique jouent leur propre rôle, s’exposant au regard voyeuriste d’un spectateur. La vidéaste réinvente la forme documentaire en rejetant notamment toute forme d’humanisme compassionnel.