Tejeda, Isabel et Folch, Jesús, A contratiempo medio siglo de Artistas valencianas (1929-1979), Valence, Instituto Valenciano de Arte Moderno, 2018
She-Bam Pow Pop Wizz ! Les amazones du pop (1961-1973), MAMAC, Nice, 3 octobre 2020 – 28 mars 2021
→A contratiempo. Medio de artistas valencianas (1929-1979), Instituto Valenciano de Arte Moderno, Valence, 2018
→The World Goes Pop, Tate Modern, Londres, 2015
Plasticienne espagnole.
Isabel Oliver se forme à la Facultad de Bellas Artes de Valence. Au début des années 1970, elle peint des toiles figuratives, et elle est remarquée par le collectif Equipo Crónica, fondé en 1964 par Rafael Solbes (1940-1981) et Manuel Valdés (né en 1942), qui prône le retour de la figuration et l’usage du langage des médias populaires dans le contexte du régime franquiste. Elle rejoint le mouvement en 1971 et y participe pendant quatre ans. Là où les hommes posent la question de l’identité espagnole, I. Oliver interroge ce que signifie être une femme, comme sa consœur Ángela García Codoñer (née en 1944).
Dans une esthétique proche de celle des magazines de l’époque, l’artiste multiplie les séries qui soulignent le rôle assigné aux femmes et le fardeau qui est le leur. Dans la série La Mujer [La femme, 1970-1973], les femmes sont dans leur environnement domestique. L’une des œuvres, La Familia [La famille], livre un témoignage sur la femme définie par son rôle de mère. La figure tient dans ses bras son cadet et sa fille est assise, non loin ; à l’arrière-plan, le père, en retrait, fixe le spectateur ou la spectatrice. La perception de ce portrait de famille, où les protagonistes posent nu·e·s, est perturbée par la représentation en surimpression d’un jeu de société très connu en Espagne, le parchís, aux couleurs vives, qui joue le rôle de métaphore d’une vie dictée par les règles d’un plan écrit à l’avance. La peinture Feliz Reunión [Heureuse réunion, 1971], quant à elle, met en scène des femmes qui conversent dans un salon, alors que la violence fait irruption dans leurs échanges atones par les fenêtres où le paysage ressemble à celui d’un cauchemar. Cosmética [Produits de beauté] montre une femme avec un océan de produits cosmétiques à ses pieds.
Dans les années 1990, l’artiste abandonne le courant pop et peint des œuvres à la facture plus abstraite ; elle s’intéresse alors au passage du temps. Ses travaux des années 1970 ont été redécouverts notamment à l’occasion de l’exposition The World Goes Pop à la Tate Modern, à Londres en 2015-2016.
Publication réalisée en partenariat avec le musée d’Art moderne et d’Art contemporain de Nice, dans le cadre de l’exposition She-Bam Pow POP Wizz ! Les amazones du POP (1961-1973).
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