Moutoussamy-Ashe, Jeanne, The African Flower, Lunenburg, Stinehour Press, 2001
→Moutoussamy-Ashe, Jeanne, Grosvenor, Kali et Willis, Deborah, Viewfinders: Black Women Photographers (1986), rééd., New York, Writers & Readers Publishing, 1993
→Moutoussamy-Ashe, Jeanne, Daddy and Me: A Photo Story of Arthur Ashe and His Daughter, Camera, New York, A. A. Knopf, 1993
Jeanne Moutoussamy-Ashe and the Last Gullah Islands, Whitney Museum of American Art, New York, décembre 2024 – mai 2025
→Daufuskie Memories: Photographs by Jeanne Moutoussamy-Ashe, Columbia Museum of Art, Columbia (Caroline du Sud), mai – août 2016
→A Flower is a Lovesome Thing / Notables of Note, Leica Gallery, New York, septembre – novembre 2011
Photographe et enseignante étatsunienne.
L’action artistique et civique de Jeanne Moutoussamy-Ashe illustre un engagement discret pour la photographie documentaire, centré sur les histoires de vie de personnes noires et porté sur l’épanouissement de la jeunesse à travers les arts et la culture. Son initiation artistique commence au sein de sa famille. Elle est élevée dans une atmosphère créative par ses parents Elizabeth Rose Hunt et John Warren Moutoussamy, vétéran de la Seconde Guerre mondiale et architecte de leur maison familiale, ainsi que d’un certain nombre d’édifices de Chicago. À l’âge de huit ans, J. Moutoussamy-Ashe commence à prendre des cours à l’Art Institute of Chicago. Après le lycée, elle poursuit un Bachelor of Fine Arts à la Cooper Union for the Advancement of Science and Art, à New York, où elle se forme auprès de photographes étatsuniens influents tels que Garry Winogrand (1928-1984), Tod Papageorge (né en 1940) et Joel Meyerowitz (né en 1938). Lors du deuxième semestre de sa troisième année, elle mène une étude indépendante de six mois en Afrique de l’Ouest, une expérience qui marquera profondément son approche et son orientation future en photographie.
Avant d’obtenir son diplôme en 1975, J. Moutoussamy-Ashe travaille comme photographe et graphiste pour la chaîne de télévision nationale NBC. Un an plus tard, elle expose pour la première fois à la Ed Sherman Gallery de Harlem aux côtés des photographes Dawoud Bey (né en 1953) et Frank Stewart (né en 1949). Après son mariage avec la légende du tennis Arthur Ashe, J. Moutoussamy-Ashe se rend en Afrique du Sud, où elle documente ses voyages sous le régime de l’Apartheid. Elle entame ensuite une vaste étude au long cours et à la portée historique de l’île de Daufuskie, au large de la Caroline du Sud, aux États-Unis.
Après le décès d’Arthur Ashe des suites du sida en 1993, J. Moutoussamy-Ashe se consacre aux causes civiques et prend la direction de l’Arthur Ashe Endowment for the Defeat of AIDS. Son engagement lui vaut plusieurs distinctions, dont une reconnaissance notable de la part du président Bill Clinton, qui la nomme représentante suppléante des États-Unis à la 50e Assemblée générale des Nations unies. Parallèlement à son œuvre humanitaire et photographique, J. Moutoussamy-Ashe transmet son expertise en tant qu’éducatrice en littératie visuelle et à travers des ouvrages influents, parmi lesquels une étude approfondie de la communauté Gullah-Geechee de l’île de Daufuskie, de 1977 à 1982. Elle fait don de sa collection historique de photographies à plusieurs institutions dédiées à la conservation du patrimoine et à l’éducation, telles que la North Carolina Agricultural and Technical State University et le National Museum of African American History and Culture.
J. Moutoussamy-Ashe est également l’autrice de Viewfinders: Black Women Photographers (1986 ; inédit en français), le premier ouvrage en son genre à documenter les histoires peu connues et étudiées de plus d’une centaine de femmes africaines-américaines ayant travaillé comme photographes dans différents secteurs aux États-Unis, de 1839 et 1985. Les œuvres photographiques de l’artiste font partie des collections de nombreuses institutions étasuniennes, telles que le Whitney Museum of American Art, le Schomburg Center for Research in Black Culture et le Philadelphia Museum of Art, ainsi que de plusieurs collections privées.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025