Jones, Kellis, Simpson, Lorna, Golden, Thelma, Iles, Chrissie, Beckwith, Naomi, Lorna Simpson, Londres / New York, Phaidon, 2022
→Simpson, Lorna, Alexander, Elizabeth, Lorna Simpson collages, San Francisco, Chronicle Books, 2018
→Willis, Deborah, Lorna Simpson, San Francisco, Friends of Photography, 1992
Lorna Simpson: Spilling, breaking waves, The Fabric Workshop and Museum, Philadelphia, 14 février – 11 octobre 2020
→Lorna Simpson: Summertime, The Underground Museum, Los Angeles, 13 juillet – 8 septembre 2019
→Lorna Simpson, Jeu de paume, Paris, 28 mai – 1er septembre 2013 ; Haus der Kunst, Munich, 10 octobre 2013 – 19 janvier 2014 ; Addison Gallery of American Art-Phillips Academy, Andover, 2 septembre 2014 – 4 janvier 2015
Artiste multimédia et conceptuelle états-unienne.
L’œuvre protéiforme de Lorna Simpson va de la photographie à la sculpture en passant par le collage, la peinture et le film. Après avoir obtenu un bachelor de beaux-arts en photographie de la School of Visual Arts de New York et un master de beaux-arts en arts plastiques de l’université de Californie (campus de San Diego), L. Simpson se fait connaître à la fin des années 1980. Sa carrière décolle dans le sillage des œuvres conceptuelles de référence conçues par la précédente génération d’artistes féministes africaines-américaines, comme Adrian Piper (née en 1948), Lorraine O’Grady (née en 1934) et Howardena Pindell (née en 1943). Les premières réalisations de L. Simpson juxtaposent texte et photographie pour critiquer et remettre en cause les fondements d’un discours limitant sur la race et le genre. Souvent composées de plusieurs cadres ou panneaux, ces œuvres de la fin des années 1980 et des années 1990 allient des fragments de texte minimalistes et des portraits façon studio de figures noires, lesquels laissent dans l’ombre les traits du visage pour subvertir l’omniscience de l’appareil photographique et mettre en avant le droit du sujet à l’opacité. Les œuvres de L. Simpson nous conduisent à une compréhension du statut de personne, situé dans les élisions, les fragments et les questions plutôt que dans des réponses toutes prêtes.
En 1990, L. Simpson s’est fait un nom et s’attire des éloges. Cette année-là sont présentées au Museum of Modern Art (MoMA) de New York plusieurs œuvres photo-textuelles déterminantes, comme I.D. (1990) et Easy for Who to Say (1989), à l’occasion de la première exposition personnelle de l’artiste. En 1992, elle est le sujet d’une exposition personnelle au Museum of Contemporary Art Chicago, qui s’exporte ensuite à Honolulu, Cincinnati, Seattle et New York. L’année suivante, Simpson devient la première femme africaine-américaine à exposer à la Biennale de Venise.
Le début des années 2000 voit la vidéo prendre une part croissante dans la production artistique de L. Simpson. Ses films traitent, en grande partie, des mêmes questions que ses œuvres photo-textuelles. Le plus connu, une œuvre vidéo sur deux canaux intitulée Corridor [2003], place côte à côte les activités quotidiennes d’une femme esclavisée et celles d’une femme de l’époque de la lutte pour les droits civiques, faisant apparaître des parallèles dans l’être-femme noire à travers les époques. Corridor et d’autres films entrent aussi en résonance esthétique avec ses portraits photographiques, dont ils partagent le silence réservé. En 2007, plusieurs de ces films dont Corridor, Call Waiting (1997) et Easy to Remember (2001) figurent aux côtés de photographies dans une rétrospective sur vingt ans au Whitney Museum of American Art de New York.
Depuis les années 2010, le collage est devenu le principal mode d’expression visuelle de L. Simpson. Ces œuvres sont des reconstructions et des recontextualisations de la féminité noire qui évoquent le jeu visuel propre au surréalisme. On y trouve généralement des images de femmes noires découpées de magazines et de publicités, disposées dans le vocabulaire matériel propre à L. Simpson, lequel comprend l’aquarelle, l’encre et des matériaux rassemblés de diverses sources. Les éléments naturels comme la glace, l’eau et le feu imprègnent ses collages sous la forme de séduisantes femmes noires dans une gerbe de flammes ou aux cheveux de cristaux. Les assemblages de L. Simpson amplifient et intensifient leur présence sur la page.
Aujourd’hui, Simpson est reconnue comme l’une des artistes les plus influentes de sa génération. On trouve ses œuvres dans les collections du MoMA, du Whitney Museum of American Art, du Los Angeles County Museum of Art (LACMA) et de la Tate Modern. Entre autres honneurs, L. Simpson a reçu la médaille J. Paul Getty en 2019.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022