John Elderfield, Jenny Saville: Oxyrhynchus, New York, Gagosian Gallery, 2015
→Cheryl Brutvan et Nicholas Cullinan, Jenny Saville, West Palm Beach, Norton Museum of Art, 2011
→Linda Nochlin, Jenny Saville: Migrants, New York, Gagosian Gallery, 2003
NOW: Jenny Saville, National Galleries of Scotland, Édimbourg, mars-septembre 2018
→Jenny Saville, Norton Museum of Art, West Palm Beach (Floride) ; Museum of Modern Art, Oxford, novembre 2011 – mars 2012
→Jenny Saville, Museo d’Arte Contemporanea, Rome, janvier-mars 2005
Peintre britannique.
Jenny Saville est célèbre pour son exploration sans compromis de la figure humaine. Sa peinture se caractérise par une touche audacieuse, un usage instinctif de la couleur, de la forme et de la ligne, et une grande maîtrise technique permettant de faire advenir la chair par le biais de la peinture, à une échelle monumentale. Tous ces éléments confèrent une présence physique et dynamique à ses œuvres.
Enfant, J. Saville découvre la puissance du regard et se prend d’une fascination pour l’art du passé, notamment de Titien (1488-1576) et de Tintoret (1518-1594). Elle étudie les beaux-arts à la Glasgow School of Art de 1988 à 1992, puis reçoit une bourse pour étudier à l’University of Ohio, à Cincinnati. Au début des années 1990, elle découvre les écrits des théoriciennes féministes françaises. Elle inclut ainsi un texte de Luce Irigaray dans son œuvre Propped (1992), qui fait partie de son exposition de diplôme. Alors qu’elle est encore étudiante, elle reçoit plusieurs prix et distinctions, ce qui lui permet d’atteindre rapidement une reconnaissance internationale.
Au milieu des années 1990, faisant toujours preuve d’une grande curiosité, J. Saville observe des opérations de chirurgie esthétique pour parvenir à une compréhension complète de la structure des muscles, des tissus, des os et de la peau, et ainsi enrichir sa peinture. Ses œuvres, pleines de défi et sans compromis, sont saluées durant cette période. Elle se retrouve associée aux Young British Artists, son travail étant présenté dans des expositions telles que Young British Artists III (1994) et Sensation (1997). Après avoir vécu à New York, l’artiste emménage à Palerme, en Italie, dans les années 2000. C’est là qu’elle commence à travailler à des séries, qui s’étalent souvent sur plusieurs années, comme Stare (2005-2011).
En 2009, elle commence à travailler à la série Reproduction Drawings (2009-2011), élargissant sa pratique en dessinant au fusain. Elle rend hommage à la tradition iconographique de la Vierge à l’Enfant, avec une intention toute personnelle. Nombre de ces dessins et d’autres œuvres liées sont parcourus de lignes fluides, foisonnantes, qui se superposent jusqu’à presque occulter les figures. Une décennie plus tard, elle se met à intensifier sa palette pour réaliser des peintures vibrantes, infusées de chaleur et de lumière. J. Saville puise ses inspirations visuelles dans un vaste répertoire traversant les époques, les lieux et les médiums, et englobant notamment la mythologie antique. Elle continue de porter un regard contemporain sur l’évolution de la représentation du corps dans l’histoire, proposant par de nouveaux moyens d’étendre le spectre de son médium de prédilection, la peinture. Toujours en quête d’innovation, elle s’attelle au fil de sa carrière à différents sujets, repoussant les conceptions de l’imperfection et de la beauté en considérant aussi bien la maternité que la douleur, la souffrance et la perte. Dans cette quête, les procédés de la peinture lui servent à provoquer une méditation sur l’existence dans toute sa diversité, sa richesse et sa complexité.
En plus de nombreuses expositions monographiques internationales, son œuvre a été présentée dans nombre d’expositions collectives importantes, dont Pittura/Painting : From Rauschenberg to Murakami, 1964-2003 au Museo Correr, à Venise, dans le cadre de la 50e Biennale de Venise (2003) et All Too Human : Bacon, Freud and a Century of Painting Life à la Tate Britain, à Londres (2018). Ses œuvres sont conservées dans des collections internationales majeures, telles que les National Galleries of Scotland à Édimbourg, le Metropolitan Museum of Art à New York, le Museum of Fine Arts à Houston et la Tate à Londres.