Herring, James V. et Porter, James A., In Memoriam, Laura Wheeler Waring, 1887–1948: An Exhibition of Paintings, cat. exp., Howard University, Gallery of Art, Washington, D.C. (mai – juin 1949), Washington, D.C., Howard University, Gallery of Art, 1949
→Kirschke, Amy Helene, « Laura Wheeler Waring and the Women Illustrators of the Harlem Renaissance », dans Amy Helene Kirschke (dir.), Women Artists of the Harlem Renaissance, Jackson, University Press of Mississippi, 2014
→Leininger-Miller, Theresa, « ‘A constant stimulus and inspiration’: Laura Wheeler Waring in Paris in the 1910s and 1920s », Source: Notes in the History of Art, vol. 24, no 4, 2005, p. 13-23
The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism, The Metropolitan Museum of Art, New York (États-Unis), 25 février – 28 juillet 2024
→Women in Motion: 150 Years of Women’s Artist Networks at PAFA, Pennsylvania Academy of the Fine Arts, Philadelphie (États-Unis), 17 juin 2021 – 3 juillet 2022
→In Memoriam, Laura Wheeler Waring, 1887–1948: An Exhibition of Paintings, Howard University Gallery of Art, Washington, D.C. (États-Unis), mai – juin 1949
Peintre états-unienne.
Laura Wheeler Waring est notamment connue pour ses portraits réalistes, classiques et profonds de sujets noirs. Dans ses œuvres telles que l’émouvante Anna Washington Derry (1927), la captivante Girl in Red Dress (1935) ou la représentation recherchée, de grand format, de la chanteuse d’opéra Marian Anderson (1944), elle célèbre la dignité des travailleur·ses africain·es-américain·es, la beauté des jeunes femmes noires ainsi que les figures importantes du mouvement de la Harlem Renaissance.
L. Wheeler Waring naît à Hartford, dans le Connecticut, au sein d’une famille de la classe moyenne sensible à l’intérêt qu’elle manifeste tôt pour les arts du portrait et du dessin. Elle est formée au lycée public de la ville, puis, de 1910 à 1914, elle fréquente la prestigieuse Pennsylvania Academy of the Fine Arts de Philadelphie où elle étudie l’illustration et le portrait. Durant sa dernière année, elle reçoit la bourse de voyage William-Emlen-Cresson-Memorial pour son travail d’illustration, ce qui lui permet de financer un tour des musées d’art européens. Elle se rend à Paris, où elle visite le musée du Louvre et fait la connaissance de l’artiste africain-américain expatrié Henry Ossawa Tanner (1859-1937), mais son séjour est interrompu au bout de trois mois au déclenchement de la Première Guerre mondiale.
À son retour aux États-Unis, elle commence à travailler comme professeure d’art et de musique à plein temps à la Cheyney Training School for Teachers de Philadelphie, où elle reste jusqu’à sa retraite en 1945. Tout en enseignant, L. Wheeler Waring contribue de façon récurrente à The Crisis, le magazine officiel de la National Association for the Advancement of Colored People, fondé en 1910. Elle est l’artiste femme la plus fréquemment sollicitée lorsque W.E.B. Du Bois (1868-1963) en est rédacteur en chef, et ses dessins y illustrent des couvertures, des articles ou des nouvelles. Ses pages les plus mémorables usent notamment de l’iconographie de l’Égypte ancienne pour représenter l’Afrique.
En plus de ces deux activités, L. Wheeler enseigne le dessin aux universités Columbia et Harvard durant l’été, afin de compléter ses revenus. Elle fait deux autres voyages en France, en 1924-1925 et en 1929, qui lui permettent de se consacrer entièrement à sa pratique artistique. Elle étudie à l’Académie de la Grande Chaumière pendant plus d’un an, ouvre une exposition de portraits dans une galerie parisienne et, en faisant le tour de la France, peint des paysages tels que House at Semur, France (1925) et Foothills of the French Pyrenees (1929).
À la suite de ces séjours, L. Wheeler Waring commence à acquérir une plus grande reconnaissance aux États-Unis : elle reçoit une médaille d’or de la Harmon Foundation récompensant ses accomplissements dans les arts en 1927, pour son portrait Anna Washington Derry ; ses œuvres sont présentées dans diverses expositions collectives au Brooklyn Museum, à l’Art Institute of Chicago et au Philadelphia Museum of Art ; au début des années 1940, la Harmon Foundation lui commande la série Portraits of Outstanding Americans of Negro Origin pour une exposition itinérante nationale visant à contrer les représentations stéréotypées associées aux personnes noires. Dans l’un des tableaux de cette série, le portrait de l’écrivaine Jessie Redmon Fauset (1945), L. Wheeler Waring inclut la peinture d’une nature morte dans l’arrière-plan, ornant le mur derrière le modèle. L’artiste a aussi exploré le genre traditionnel de la nature morte dans des compositions florales, comme le démontre cette œuvre qui témoigne de son amour pour les deux genres et pour la beauté de la nature.