Pontoppidan, Birgit, Det skete på Kvindeudstillingen Charlottenborg 1975, Holte, Birgit Pontoppidan Forlag, 2017
→Anderberg, Birgitte, What’s Happening? Danish Avant-Garde and Feminism 1965-1975, Copenhague, Statens Museum for Kunst Forlag, 2015
→Hagedorn-Olsen, Claus, et al., Komedien eller den guddommelige: en keramisk udsmykning på Horsens Rådhus, Horsens Kunstmuseum Lunden, 1986
Persona, Galleri Tom Christoffersen, Copenhague, mars – avril 2017
→Portræt af Rita fra Aarhus, Kunsten Museum of Modern Art, Aalborg, 1980
→Billeder til et lotteri, Tranegården, Gentofte, 1975
Plasticienne expérimentale et performeuse danoise.
Lene Adler Petersen naît dans une famille ouvrière à Aarhus. Après avoir étudié à l’Académie d’art Jutland de la ville (1964-1966) et à l’Académie royale des beaux-arts de Copenhague (1968-1969), elle se met à travailler dans des domaines divers allant de la poésie au collage, en passant par le dessin, la peinture, la céramique, la performance et le film. Son œuvre se caractérise par une approche poétique et stratégique de problématiques liées au féminisme, aux droits humains et à l’anticapitalisme.
La photographie en noir et blanc Fotografi (en opvask) [Photographie (vaisselle), 1980] est emblématique de son travail : à travers sa représentation de vaisselle dans un évier, elle propose une image social-réaliste mais poétique de la cuisine. Dans ce cas, au lieu de faire la vaisselle, la femme choisit d’en faire une œuvre d’art.
En tant que membre active des cercles artistiques radicaux des années 1960, notamment le très influent mouvement Eks-skole (1961-1969), qui se forme en réaction à l’académie royale et fait connaître les expérimentations de la nouvelle avant-garde au Danemark, L. Adler Petersen ne distingue jamais ses opinions politiques et son activisme de sa pratique artistique : elle rédige des manifestes, conçoit des mises en pages pour des revues féministes et anime des ateliers afin d’encourager des formes d’expression alternatives. C’est dans ce contexte que le collage devient pour elle une technique majeure, avec laquelle elle expérimente lors de son engagement au sein du mouvement des Bas Rouges pour les droits des femmes. Cette méthode de découpage et de réorganisation des formes permet à l’artiste de facilement créer de nouveaux récits, comme dans Udklip på papir med kvindetegnet [Papier découpé avec figures féminines, 1974]. Ses couleurs vives et compositions simples mais saisissantes donnent à ses collages l’apparence d’affiches politiques. Elle est également active dans le domaine de la performance.
Le 29 mai 1969 à 15h50, L. Adler Petersen se met ainsi en scène dans son œuvre la plus radicale et la plus connue, The Female Christ II (Expulsion from the Temple) [Le Christ Femme II (Expulsion du Temple)]. Elle s’introduit dans la Bourse de Copenhague (Børsen), filmée par son compagnon Bjørn Nørgaard (1947-). Au cours de cette performance emblématique, l’artiste nue traverse le hall du bâtiment sous les regards stupéfaits des agents de change en costume-cravates, tout en portant une grande croix évocatrice du récit chrétien de Jésus chassant les marchands du temple. Ainsi, le centre danois de la finance devient soudain une plateforme de critique socio-politique du capitalisme.
L. Adler Petersen a travaillé au sein de plusieurs groupes d’artistes danois, notamment ABCinema, Tidsskriftet Kvinder, Arme og Ben et, depuis 1995, Kammeraterne. Elle prend également part à la conception de l’affiche de Kvindeudstillingen (Exposition des femmes), la première exposition entièrement consacrée aux artistes femmes à Copenhague en 1975, qui est également l’une des premières expositions féministes au monde. L’événement se tient au Kunsthal Charlottenborg et accueille 70 artistes internationales, parmi lesquelles Marina Abramović (1946-) et Carolee Schneemann (1939-2019).
Dans les années 1980, inspirée par les mouvements féministes internationaux, L. Adler Petersen se rend à New York afin de développer une forme d’expression individuelle et personnelle inspirée de son expérience subjective de l’histoire. Ses voyages au Mexique, en Espagne et en Indonésie influencent aussi profondément sa pratique du dessin et de la céramique. Son approche critique et militante de l’art influencera les plus jeunes générations d’artistes danois·e·s.
Son œuvre est présente dans de nombreux musées, notamment au SMK – Galerie nationale du Danemark.
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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