Alexandre Arsène, Malvina Hoffman, Paris, Pouterman, 1930
→Kinkel Marianne, Races of mankind : the sculptures of Malvina Hoffman, Urbana, University of Illinois Press, 2011
Looking at ourselves, Rethinking the Sculptures of Malvina Hoffman, The Field Museum, Chicago, 15 janvier 2016 – 3 février 2019
Sculptrice états-unienne.
Aujourd’hui oubliée, sans doute parce que son œuvre la plus importante – une série de sculptures représentant les races humaines – est profondément dérangeante, Malvina Hoffman, fille d’un musicien et épouse du violoniste Samuel B. Grimson, s’est formée à la Women’s School of Design, à l’Art Students League et auprès de Rodin (1910-1911). De l’enseignement du sculpteur, elle conserve la force vitaliste des effigies et l’émergence de la figure polie d’un bloc de marbre laissé brut (Tête de John Keats, achevée en 1823). Elle manifeste un intérêt précoce pour le portrait qu’elle se soucie de rendre ressemblant dans le détail et l’harmonie propres aux différents modèles. Le Paris des Ballets russes lui fournit un premier sujet de prédilection : ainsi, les 24 panneaux de la Bacchanale Frieze (1915-1924) déclinent les différents instants du mouvement décomposé, jouent sur les diagonales et les torsions des corps qui se dénouent, le mouvement des silhouettes étant prolongé par celui des étoffes. La sculptrice étudie aussi l’anatomie, apprend à constituer des armatures, à fondre et à retravailler le bronze. Le sculpteur croate Ivan Mestrovic lui enseigne la sculpture équestre, à Zagreb, en 1927. Durant l’année suivante, le Field Museum of National History de Chicago lui confie une considérable commande : le Hall of Man, inauguré en 1923, et constitué de 104 figures de bronze qui doivent donner à voir les différentes races de l’humanité en grandeur réelle.
L’artiste termine par la physionomie qui lui semble la plus problématique : celle que les idéologues nazis affirment alors être la seule parfaite, la physionomie aryenne. Ce travail, qu’elle veut anthropologique, sera dès lors contesté dans les cercles scientifiques et regardé dans les années 1960 comme profondément raciste. Après la Seconde Guerre mondiale, elle reçoit la commande de sculptures pour le cimetière américain d’Épinal.