Bohns, Neiva, À flor da Pele: Maria Lídia Magliani vive aqui. Colóquio Brasileiro de História da Arte [A fleur de peau : Maria Lídia Magliani habite ici. Colloque brésilien d’histoire de l’art], Pelotas, Universidade Federal de Pelotas, 2020
→Luana Dalmazo, Oliveira, Maria Lidia Magliani: Uma trajetória possível [Maria Lidia Magliani : Une trajectoire possible], Porto Alegre, TCC, Universidade Federal do Rio Grande do Sul, 2018
→Gregory da Silva, Balthazar, « O que nos faz humanos? Maria Lidia Magliani e a solidão do corpo em tempos fascistas » [Qu’est-ce qui fait de nous des humains ? Maria Lidia Magliani et la solitude des corps sous le fascisme], Redalick, Anos 90 – Revista do Programa de Pós-Graduação em História, Porto Alegre, Universidade Federal do Rio Grande do Sul, 2019
Magliani, Fundação Iberê Camargo, Porto Alegre, 19 mars – 31 juillet 2022
→My Baby Just Cares for Me, Musée imaginaire, Bruxelles, 2011
→Autorretrato dentro da Jaula, Museu de Arte do Rio Grande do Sul « MARGS », Porto Alegre, 1987
Peintre, graveuse et illustratrice brésilienne.
Maria Lídia dos Santos Magliani est l’une des plus fameuses artistes brésiliennes. Elle naît en 1946 à Pelotas, à l’extrême sud du Brésil, dans une famille d’amatrices et amateurs d’art. Elle est l’une des premières femmes noires à obtenir un diplôme d’art de l’université fédérale du Rio Grande do Sul en 1966. La même année, elle donne sa première exposition personnelle à la Galeria Espaço à Porto Alegre, alors l’une des nouvelles galeries du Rio Grande do Sul. En 1967, elle décroche un diplôme de peinture, laquelle demeure, aux côtés de la gravure, l’un des principaux médiums qu’elle exerce durant toute sa carrière, bien qu’elle se soit également essayée à la sculpture, à l’illustration, à la décoration scénique et au jeu d’actrice.
À la fin des années 1970, notamment durant le régime militaire brésilien, M. L. Magliani célèbre résolument les corps féminins imposants, dont le sien. Dans ses compositions, les corps sont compressés, comme s’ils allaient déborder les limites de leurs vêtements et du tableau lui-même. Les éléments néo-expressionnistes, entre peinture et dessin, deviennent les protagonistes de la poétique de M. L. Magliani et, au fil des années, prennent de l’ampleur.
En 1980, M. L. Magliani quitte Porto Alegre pour s’installer à São Paulo et entamer un nouveau chapitre de sa vie professionnelle, même si elle continue de se rendre et d’exposer régulièrement dans le sud. En 1981, elle devient la première artiste noire à faire l’objet d’une exposition personnelle à la Pinacoteca do Estado de São Paulo. En 1985, elle participe à la XVIIIe Biennale de São Paulo dans le cadre de l’exposition Expressionismo no Brasil: Heranças e Afinidades [Expressionnisme au Brésil : héritage et affinités]. En 1988, M. L. Magliani fait partie des quelques femmes dont l’œuvre est présentée à A mão afro-brasileira [La main afro-brésilienne], exposition qui a pour commissaire l’artiste Emanoel Araújo, fondateur du Museu Afro Brasil de São Paulo.
On dit souvent de M. L. Magliani qu’elle évitait au sein de son œuvre la question raciale au Brésil. Pourtant, cette vision est démentie par les faits. Il est clair qu’elle célébrait sa « négritude » en dépit du racisme auquel elle était confrontée et qu’elle se reconnaissait dans le mouvement mondial Black Power. Il faut mentionner sa participation en 1973, au début de sa carrière, à l’exposition Três pintores negros [Trois peintres noirs] organisée par un mouvement anti-raciste à Porto Alegre pour honorer la mémoire de Zumbi dos Palmares, symbole de la résistance noire dans le pays. De plus, elle a été profondément marquée par sa vie au Rio Grande do Sul, région connue pour son racisme résultant de la politique du « blanchiment de la population » menée par le gouvernement brésilien à la fin du XIXe siècle et au début du XXe, faisant suite à des siècles d’asservissement et de détention massifs de personnes noires et d’ascendance africaine sur son territoire.
M. L. Magliani meurt d’une crise cardiaque à Rio de Janeiro en 2012, dans un relatif dénuement. En 2022, une grande rétrospective à la Fundação Iberê Camargo de Porto Alegre lui rend hommage.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « The Origin of Others. Réécrire l’histoire de l’art des Amériques, du XIXe siècle à nos jours » en partenariat avec le Clark Art Institute.
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2022