Bossa, Paula, Jaramillo, Carmen María, Ponce de León, Carolina, Sánchez, José Antonio, Segura, Clàudia, Valdés, Emiliano, María Teresa Hincapié. Si este fuera un principio de infinito, cat. exp., Museo de Arte Moderno de Medellín (MAMM), Medellín (16 March, 2022–12 June, 2022); Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA), Barcelone (20 octobre 2022 – 10 avril 2023), Barcelone/Medellín, Museu d’Art Contemporani de Barcelona / Museo de Arte Moderno de Medellín / Turner, 2022
→González, Felipe, Gómez, Nicolás, Serna, Julián, Elemental: vida y obra de María Teresa Hincapié, Bogotá: Laguna Libros, 2010
María Teresa Hincapié. Si esto fuera un principio de infinito, Museo de Arte Moderno de Medellín (MAMM), Medellín, 16 mars 2022 – 12 juin 2022 ; Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA), Barcelone, 20 octobre 2022 – 10 avril 2023
→Esto no lo vuelvo a hacer en la vida. María Teresa Hincapié, Museo Nacional de Colombia, Bogota, 7 septembre 2009 – 7 Mars 2010
→Arte ≠ Vida: Actions by Artists of the Americas, 1960-2000, Museo del Barrio, New York, 30 janvier – 8 juin 2008 ; Museo de Arte Miguel Urrutia (MAMU), Bogota, 9 décembre, 2010 – 14 mars 2011
Artiste performeuse colombienne.
María Teresa Hincapié joue un rôle clef dans le développement de la performance dans les années 1980 et 1990. Formée au théâtre au sein du groupe Acto Latino, elle est influencée par les idées de Jerzy Grotowski (1933-1999) et l’horizon expérimental du « théâtre pauvre ». Une formation initiale axée sur la discipline, l’utilisation du corps et la pleine conscience, alliées à une dramaturgie simple et austère, l’amènent à la performance à la fin des années 1980.
M. T. Hincapié développe la performance de longue durée et constitue un jalon important dans la genèse des pratiques artistiques contemporaines en Colombie. Elle côtoie un grand nombre d’artistes de la scène colombienne avec qui elle collabore, notamment Doris Salcedo (1958), José Alejandro Restrepo (1959), Álvaro Restrepo (1957) et le Mapa Teatro. En partant de l’exploration de la vie quotidienne et de la transformation des actions routinières en actes symboliques et en poétique de l’activité domestique, elle crée une méthodologie pour ses performances où le monde de l’art imprègne tous les aspects de son existence, tissant un lien entre créativité, éthique et politique.
En 1990, elle obtient le premier prix du XXXIIIe Salon national des artistes de Colombie avec sa performance de longue durée Una cosa es una cosa [Une chose est une chose] ; c’est la première fois que ce prix récompense une œuvre éphémère, non objectuelle et une femme. Des objets que l’artiste avait chez elle sont disposés dans l’espace d’exposition ; pendant plusieurs semaines, elle crée et effectue huit heures par jour une danse avec son corps, en même temps qu’elle réorganise les différents éléments selon des critères changeants. En 1996, elle reçoit de nouveau cette distinction pour Divina Proporción [Divine Proportion], une performance où elle vit pendant plusieurs jours dans l’espace d’exposition en plantant et en arrosant de l’herbe et de la terre sur le sol en béton.
En 1995, elle commence son projet Hacia lo sagrado [Vers le sacré], une marche de vingt et un jours depuis Bogota jusqu’à la ville de San Agustín. Au cours du voyage, elle associe des actions de survie à la nature symbolique et rituelle de la pensée mythique, qui devient dès lors le noyau fondamental de sa poétique. Son œuvre propose une quête du sacré à travers des actes aussi essentiels que manger, jeûner, observer, planter et marcher, en établissant une relation plus intime avec la vie elle-même.
M. T. Hincapié prône des valeurs de partage et de communauté. À la fin des années 1990, elle crée un village-école dans le massif montagneux de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, un projet de résidence d’artistes qu’elle fera vivre jusqu’à sa mort.
Elle participe à des expositions internationales, notamment The Body of Art, 1re biennale de Valence (2001), en Espagne ; Always a Little Further, 51e biennale de Venise (2005) ; et la 27e biennale de São Paulo (2006). Ses œuvres figurent, en particulier, dans les collections de la Banque de la République de Colombie, du Musée national de Colombie, à Bogota, et du MACBA (musée d’art contemporain) de Barcelone.
Une notice réalisée en collaboration avec le MACBA Museu d’Art Contemporani de Barcelona dans le dans le cadre du programme « Role Models »
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