Zakaria Ali, Azly Rahman et al., Mastura Abdul Rahman, Pesan Ibu: Petua Dijaga Alam Diingat, cat. exp., Fergana Art, Kuala Lumpur (1 – 30 juillet 2023), Kuala Lumpur, Fergana Art, 2023
→Abdullah, Ahmad Hakim, Ibrahim, Yuhanis, Badaruddin, Mohammed Iqbal, « Malay And Islamic Traditions Elements Through The Paintings Of Mastura Abdul Rahman, Ruzaika Omar Basareee and Haron Mokhtar », Jurnal Arkeologi Malaysia, Vol. 34, No.1, April 2021, pp. 15-27
→Abdullah, Sarena, « Thematic Approaches in Malaysia Art since the 1990s,” » Journal of Southeast Asian Studies (JATI), 16, no. 1, 2011
Pesan Ibu: Alam Dijaga Petua Diingat, Fergana Art, Kuala Lumpur, 1 – 30 juillet 2023
→Archive No.2 Mastura Abdul Rahman and Tengku Sabri, 12 Artspace, Kuala Lumpur, 3 janvier – 31 October 2010
→Ku Lukis Rumah Ini, Valentine Willie Fine Art, Kuala Lumpur, 7 – 30 avril 1999
Artiste visuelle malaisienne.
Mastura Abdul Rahman se forme d’abord à Johor Bahru, en Malaisie. Elle poursuit ses études d’art à l’ITM (actuelle UiTM), à Shah Alam, qu’elle parachève avec un diplôme d’art et de design (spécialité beaux-arts) en 1986 et un diplôme d’enseignante d’art en 1991. En 2009, elle obtient un Master of Science en arts multimédia de la Multimedia University, à Cyberjaya.
Les œuvres de M. Abdul Rahman sont largement influencées par la tradition et la culture malaisiennes, ses souvenirs d’enfance et sa vie domestique. Dans Interior No. 29 (1987), qui fait aujourd’hui partie des collections de la National Art Gallery, à Kuala Lumpur, elle intègre à la fois des éléments architecturaux et des motifs du textile batik dans l’aspect général de son œuvre. Sa perspective est aérienne plutôt que linéaire. De « dessus », on peut distinguer l’agencement du kampung, la maison de bois malaisienne traditionnelle. La structure architecturale est aplatie et ornée de motifs batik, ce qui la rend distinctivement malaisienne. Dans l’intérieur de cette maison kampung sont disposés des tapis circulaires, d’autres objets tels que le congkak (un jeu traditionnel malaisien) et des journaux. La culture malaisienne est également mise en avant dans House of Flower (1999), qui comporte un buaian (berceau) et un congkak. Les sujets choisis par M. Abdul Rahman découlent de son observation de la vie domestique. Ses œuvres reflètent ses rôles et ses expériences de femme, d’épouse, de mère et d’aidante.
Depuis 2021, M. Abdul Rahman a réalisé cinq peintures issues de la série Taman Persona, nées de son intérêt pour le personnage de Cik Siti Wan Kembang, légendaire reine malaisienne. Lors de son exposition de 2023, Pesan Ibu: Alam Dijaga Petua Diingat [Conseil maternel : protège la nature, sagesse à retenir], M. Abdul Rahman intègre de l’art traditionnel malaisien, des éléments d’artisanat et des objets de la vie quotidienne dans ses peintures « aplaties », réduisant l’apparence tridimensionnelle des objets pour créer une représentation bidimensionnelle, soulignant ainsi leurs qualités abstraites. Ces œuvres célèbrent la maternité, l’identité de l’artiste et les conseils transmis de génération en génération.
Dans Gubahan Selerak 7 [Composition dispersée 7, 2023], elle orne les sols et les murs de motifs du batik, juxtaposant objets et produits agricoles, tels que des pousses de bananier, des légumes, du poisson frit, un mortier, du café, du matériel de couture et des livres, qui démontrent son intérêt pour la préservation des traditions et de la culture au milieu des changements de la vie moderne. Ces objets sont dispersés sur toute la surface de l’œuvre, comme le reflète adéquatement le titre. L’artiste ne se confine plus à l’approche de la sphère intérieure, comme on peut le voir dans Awan Berbisik 1 [Nuages murmurants 1, 2023], qui reprend le Awan Mega Mendung – un motif populaire dans le batik originaire de Cirebon. Les sujets qu’elle choisit évoluent et incluent des éléments qui sont devenus des parties intégrantes de sa vie, comme une chouette, une poule, son chat et même les fruits de mer qu’elle utilise dans sa cuisine.
Les œuvres de M. Abdul Rahman sont abritées dans de prestigieuses collections, parmi lesquelles : la National Art Gallery de Kuala Lumpur, Maybank, Malaysian Airlines, la Bank Negara Malaysia, la Galeri Shah Alam, l’Institut Seni Indonesia (ISI) de Yogyakarta, la Singapore Art Gallery, la National University of Singapore (NUS) ; ainsi que diverses collections particulières ou de galeries. Son talent a été honoré par des récompenses telles que le Major Award du Young Contemporaries Art Award en 1986 et une mention honorable du Phillip Morris Art Award en 1992.
Une notice réalisée dans le cadre du programme The Flow of History. Southeast Asian Women Artists, en collaboration avec Asia Art Archive
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