“Can women have one-man shows?”: Nina Yankowitz Paintings, 1960s-70s, cat. exp., New York, Eric Firestone Gallery [9 septembre – 22 septembre 2022], New York, Eric Firestone Gallery, 2023
→Glenn Adamson, “Woman Up: Nina Yankowitz Defies the Patriarchy,” Art in America, 12 janvier 2023
In the Out/Out the In/Nina Yankowitz, retrospective exhibit, Saint Petersburg Museum of Fine Arts, St. Petersburg, Floride, 20 juin – 21 september 2025
→Draped, Stitched, and Pleated Paintings, Kornblee Gallery, New York, NY, 1971
Plasticienne états-unienne.
Au cours d’une carrière traversant six décennies, Nina Yankowitz crée des œuvres abstraites et puissantes, imprégnées de ses questionnements sur la forme et la justice sociale. Par se approche radicale de la peinture comme par ses ambitieuses installations multimédia, elle explore la nature matérielle, politique et sonique de l’art abstrait.
N. Yankowitz naît et grandit dans le New Jersey. Lycéenne, elle fait l’école buissonnière pour fréquenter les légendaires salles de concert folk de Greenwich Village. Avec le Group 212, un collectif artistique, musical et poétique, elle passe l’été 1968 à Woodstock, dans l’État de New York, près du site du célèbre festival. L’esprit collaboratif du Group 212 et sa façon de relier musique et art incitent N. Yankowitz à explorer les nouveaux médias et technologies, et plus particulièrement le son, qui sous-tend toute sa pratique.
N. Yankowitz étudie à la Temple University et à la New School for Social Research avant d’être diplômée de la School of Visual Arts. Elle présente ses Draped Paintings et ses Pleated Paintings, qui feront date, à la galerie Kornblee, à New York, en 1971. Les Draped Paintings (1967-1971) sont des toiles non tendues qui, vaporisées de peinture acrylique, résultent en des étendues abstraites de couleurs atmosphériques. L’artiste accroche ses œuvres aux murs de manière verticale ou horizontale, en créant [formant] de subtils drapés en cascade. Pour créer ses Pleated Paintings, elle passe des pièces de toile dans une machine à plisser après les avoir aspergées de peinture. Ses Dilated Grain Readings sont des expériences synesthétiques, où les couleurs se font moyens visuels de notation équivalents à un système de partition sonore, afin de faire percevoir au public le tissage des étoffes de toile ou de lin. En 2022, les œuvres de ses débuts font l’objet d’une exposition individuelle à la Eric Firestone Gallery, accompagnée d’un catalogue illustré (Nina Yankowitz Paintings, 1960s–70s, New York, Eric Firestone Gallery).
En 1973, N. Yankowitz est invitée à participer à la première Whitney Biennial. C’est à cette époque qu’elle devient membre fondatrice de Heresies – un collectif féministe iconique –, aux côtés d’artistes telles que Joan Snyder (née en 1940), Pat Steir (née en 1940) et Joyce Kozloff (née en 1942). N. Yankowitz commence à visiter l’East End (la pointe est) de Long Island dans les années 1970. Son expérience de l’environnement naturel – en particulier du chants des oiseaux et des insectes – affecte son travail sur le son. Par la suite, en 1993, elle achète une maison à Sag Harbor, et elle continue à travailler entre l’East End et New York City.
La participation du public et les environnements immersifs sont des éléments clefs de l’œuvre de N. Yankwoitz. Ses installations multimédias explorent des sujets tels que celui des femmes scientifiques qui n’ont pas bénéficié de reconnaissance pour leurs découvertes importantes. Ses installations ludiques interactives Crossings et Criss-Crossing the Divine mettent au jour la relativité des points de vue religieux à partir de passages de textes trouvés à travers le monde.
Parmi les collections qui conservent ses œuvres, on compte le Museum of Modern Art (New York), le Fine Arts Museums of San Francisco, le Virginia Museum of History & Culture (Richmond) et le Smith College Museum of Art (Northampton, Massachusetts). N. Yankowitz enseigne à la School of Visual Arts et à l’University of Massachusetts, à Amherst. En 2024, elle est admise au Arts’ Hall of Fame de la New York Foundation. Son travail est présenté dans des expositions au Aldrich Contemporary Art Museum de Ridgefield (Connecticut, 1970), à l’Art Institute of Chicago (1972), à la Kunsthalle de Hambourg (1972), au MoMA PS1 de New York (1982), au Parrish Art Museum de Water Mill (État de New York, 1998), au Guild Hall de East Hampton (État de New York, 2005 et 2014) et au MuseumsQuartier de Vienne (2011). En 2025, son œuvre fait l’objet d’une exposition rétrospective, Nina Yankowitz: In the Out/Out the In, organisée au Museum of Fine Arts de Saint Petersburg (Floride) sous le commissariat de Katherine Pill, et présentée par la suite au Parrish Art Museum.