Seligman, Timna, Ankori, Gannit (dir.), Nira Pereg: The Right to Clean, cat. exp., Maison Ticho, musée d’Israël, Jérusalem (10 septembre 2015 – 13 mai 2016) ; Rose Art Museum, Brandeis University, Massachusetts (12 septembre – 13 décembre 2015), Jérusalem, Musée d’Israël / Rose Art Museum, 2015
→Bourriaud, Nicolas, Cohen, Joseph and Zagury-Orly, Raphael, Nira Pereg : Abraham Abraham Sarah Sarah, cat. exp., musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, Paris (21 octobre 2014 – 25 janvier 2015) Paris, Fondation pour le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, 2014
→Pereg, Nira, Groys, Boris, Nixon, Mignon, Nira Pereg: Kept Alive, Tel Aviv, Tel Aviv Museum of Art, 2011
Nira Pereg: The Right to Clean, Maison Ticho, musée d’Israël, Jérusalem, 10 septembre 2015 – 13 mai 2016
→Abraham Abraham Sarah Sarah, musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, Paris, 21 octobre 2014 – 25 janvier 2015
→Rose Video 07: Nira Pereg, Rose Art Museum, Brandeis University, Massachusetts, 12 septembre – 13 décembre 2015
Artiste vidéaste israélienne.
Nira Pereg est connue pour ses installations vidéo à grande échelle, fondées sur le documentaire, qui explorent les aspects profanes et parfois absurdes des sites religieux, des rites d’État et des espaces liminaires, tout en montrant leur entretien quotidien et leur bureaucratie. Nombre de ses œuvres recourent à des formats diptyques ou multicanaux afin de comparer les discours et de mettre en lumière les paradoxes. Le son est souvent traité de manière à amplifier certains bruits et à en omettre d’autres, attribuant ainsi aux actions et aux objets représentés une faculté d’agir unique.
N. Pereg est titulaire d’un bachelor de beaux-arts de la Cooper Union à New York (1993) et a étudié à l’atelier du master de beaux-arts de l’académie Bezalel à Jérusalem au début des années 2000. Ses premières œuvres, plus conceptuelles et personnelles, témoignaient déjà de son intérêt pour les questions de lieu, d’appartenance et de religion : pour Soil [Sol, 1999], elle demandait à des touristes de passage à Jérusalem de la photographier en plein saut avec un Polaroid, les monuments religieux de la ville en toile de fond.
The Patriarchs Trilogy [La trilogie des patriarches, 2012] se penche sur les rituels quotidiens qui entourent le tombeau des Patriarches à Hébron, lieu sacré à la fois pour les communautés musulmane et juive, et dont le fragile partage entre les deux religions est assuré par l’armée israélienne. La trilogie comprend le diptyque vidéo acclamé par le public Abraham Abraham Sarah Sarah (2012), réalisé lors d’un événement rare, le moment où le tombeau change de mains entre les deux communautés. L’effet miroir du passage de la synagogue à la mosquée et vice versa, ainsi que la bande sonore, composée uniquement de bruits d’objets inanimés, révèlent le caractère arbitraire et factice de l’attribution de lieux physiques à une religion.
The Right to Clean [Le droit de nettoyer], une exposition personnelle présentée en 2015 à la Ticho House, au musée d’Israël, à Jérusalem, se penche sur un autre site disputé : le Saint-Sépulcre de Jérusalem. Elle comprend quatre vidéos, parmi lesquelles Surface, qui s’intéresse aux rituels privés que les fidèles célèbrent devant la Pierre de l’Onction et qui amplifie les sons de leurs baisers, frôlements et prises de photo, et Clare, qui suit la routine du nettoyage de nuit, accompli par une religieuse, comme une autre cérémonie privée.
L’intérêt de N. Pereg pour les mécanismes de séparation et de frontière, qu’on constate dans une des premières vidéos du Sabbath Project, Sabbath [Sabbat, 2008], consacrée à la fermeture des quartiers ultra-orthodoxes de Jérusalem par leurs habitant·e·s la veille du sabbat, est développé plus avant dans son exposition personnelle Twilight Zones [Zones crépusculaires], qui s’est tenue à Braverman, à Tel Aviv, en vidéo, mais aussi dans des sculptures et des performances. Optimus (2021), par exemple, est une œuvre constituée de deux barricades déconstruites et aimantées qui peuvent être reconstruites par le spectateur ou la spectatrice.
Le regard que pose N. Pereg sur les territoires disputés et les tropes, parfois espiègle tout en se montrant très critique, est essentiel à la compréhension de l’art vidéo israélien. L’artiste a reçu de nombreuses récompenses, comme le prix de l’artiste vidéo la plus estimée du ministère de la Culture israélien (2016), le prix des arts du ministère de la Culture et des Sports israélien (2012) et le prix d’art israélien de la fondation Nathan-Gottesdiener (2010). Ses œuvres figurent dans des collections majeures, dont celles de la Tate Modern à Londres, du Centre Pompidou à Paris, de la galerie nationale du Canada à Ottawa, du musée d’Israël à Jérusalem et du musée d’Art de Tel Aviv. N. Pereg est professeure d’arts créatifs à Shenkar, école de génie, de design et d’art à Ramat Gan, en Israël.
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