Carlson, Melissa, « Painting Through the Cheroot Haze: Censorship of Female Artists in Socialist Burma, 1962–88 » dans Whiteman, Stephen (dir.), Ambitious Alignments: New Histories of Southeast Asian Art, 1945–1990, Singapour, National Gallery Singapore, Sydney, Power Publications, 2018, p. 291–319
→Zhang Wubin, « New Photography from Myanmar: Phyu Mon & Nge Lay » dans Asian Art, juin 2013, p. 8–9.
→Khin Mya Zin, Myanmar Women Artists, Yangon, U Kyaw San/Ye Aung Sarpay, 2007
Blue Wind Contemporary Art Exhibition, Musée national du Myanmar, Rangoun, 2009
→One Woman Performance/Human Being Object, Rangoun, et Beginning for the end, Mandalay, 1997
→Expositions The Travelers Group, Université agronomique de Yezin (Pyinmana) et Université régionale de Meiktila (Mandalay), 1985
Artiste multimédia birmane d’origine chinoise.
Née en Birmanie, Phyu Mon étudie à l’Université de Mandalay, où elle obtient un bachelor en lettres en 1985. Elle étudie la peinture auprès de Ba Thaw en 1978-1979, mais elle s’intéresse à l’art conceptuel à la suite de sa rencontre avec son futur mari, Chan Aye (né en 1954), en 1980. Ensemble, ils ouvrent une librairie à Mandalay où ils entretiennent un cercle d’artistes, écrivaines, écrivains et poètes intéressé·e·s par l’avant-garde, tout en poursuivant leurs propres activités artistiques. Tandis que la Birmanie socialiste (1962-1988) sombre dans l’isolationnisme et l’autoritarisme et que la situation économique se détériore, P. Mon peint des tableaux surréalistes et conceptuels qui traduisent son intérêt pour les autres mondes. Bien vite, elle publie des poèmes et des nouvelles, expérimente de nouvelles formes d’écriture et commence à élaborer ses propres performances et installations artistiques. Sa première nouvelle paraît dans le magazine University en 1981 et « Suffering » est publiée dans la revue littéraire ဒဂုနိုမဂ္ဂဇင် [Dagon] en juillet 1986.
L’une ses performances majeures, My Self (1985), implique une balle en rotin utilisée dans le jeu birman du Chinlone ခြင်းလုံး (jeu du panier arrondi) remplie de goupillons en mousse noire. Les participants, tous des hommes, se tiennent en cercle et tentent de jouer une partie et donc de garder la balle en l’air, tâche presque impossible tant elle est mal équilibrée. La performance expose comment les discriminations sociales à l’encontre des femmes ou des minorités, représentées par les inserts en mousse, peuvent briser l’harmonie de la société. Au début des années 1990, Phyu Mon découvre Photoshop et se met à créer des collages numériques autour de préoccupations écologiques et des droits de la personne. Elle commence aussi à participer à des expositions d’art moderne à Rangoun en plus d’événements à Mandalay et dans les environs. Au cours de sa performance Beginning for the end (1997), elle emploie des ballons de baudruche, attachés ou non, mais qui descendent tout doucement au sol à mesure que l’hélium les quitte, pour symboliser l’absence d’État de droit qui viole les droits humains. Elle étudie la production de films et de vidéos à l’Université de Finlande, devenant l’une des premières femmes à travailler avec la photographie numérique. En 2005, elle crée des collages à l’aide de photographies numériques afin de tenir un propos politique et social cinglant sur le statut des femmes dans la société, l’état de l’environnement et les fractures ethniques qui traversent l’identité nationale au Myanmar (Birmanie). En 2009, elle fonde Blue Wind, une association pour les artistes femmes au Myanmar.
Une notice réalisée dans le cadre du programme The Flow of History. Southeast Asian Women Artists, en collaboration avec Asia Art Archive
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2023