Sam Segal, Dutch and Flemish Flower Pieces : Paintings, Drawings and Prints up to the Nineteenth Century, Leyde, Brill, 2020.
→Marianne Berardi, « Science into art : Rachel Ruysch’s early development as a still life painter », thèse de doctorat, Pittsburgh, University of Pittsburgh, 1998.
→Maurice Grant, Rachel Ruysch : 1664-1750, Leigh-on-Sea, Lewis, 1956.
Rachel Ruysch (1664-1750) : Nature into Art, Alte Pinakothek, Munich, novembre 2024-mars 2025 ; Toledo Museum of Fine Arts, Toledo, avril-juillet 2025 ; Museum of Fine Arts, Boston, août-décembre 2025.
→In volle bloei, Mauritshuis, La Haye, février-juin 2022.
→Rachel Rusych, Forest Recess with Flowers, Narodni Gallery, Prague, décembre 2004-janvier 2009.
Peintre néerlandaise.
L’une des artistes néerlandaises les plus célébrées de son temps, la peintre de natures mortes de fleurs Rachel Ruysch, est une figure clé de l’art botanique. Ses œuvres figuraient parmi les collections de l’élite amstellodamoise, de la famille Médicis et du prince-électeur Jean-Guillaume de Neubourg-Wittelsbach. Inspirée par les artistes néerlandais du XVIIe siècle, tel Jan Davidsz de Heem (1606-1684), R. Ruysch utilise la couleur et la lumière pour créer une perspective. Ses compositions dynamiques sont influencées par son maître, Willem van Aelst (1627-1683). Ses œuvres témoignent également de ses connaissances en botanique. Elle représente ainsi des fleurs exotiques autant que locales à différents stades de croissance, qu’elle a la possibilité d’observer et d’étudier en détail au jardin botanique où enseigne son père, Frederick Ruysch. Dans Nature morte de fleurs dans un vase en verre (vers 1690-1720) et Nature morte de fleurs sur une table en marbre (1716), par exemple, chaque pétale et chaque feuille sont dépeints avec une grande précision.
R. Ruysch naît à La Haye et sa famille emménage à Amsterdam en 1666, lorsque son père est nommé professeur d’anatomie et de botanique. Il se fait connaître en développant une méthode pionnière pour préserver les fragments corporels et les fleurs, qu’il présente également dans son cabinet de curiosités. Ce dernier est admiré et visité par de nombreux professeurs, des membres de la haute société et même des monarques. F. Ruysch dessine dans le simple but d’illustrer ses recherches, mais les talents artistiques de sa fille sont plus probablement hérités de sa mère, Maria Post, issue d’une famille d’artistes de premier rang. Les dessins détaillés et raffinés réalisés par R. Ruysch d’après la collection botanique de son père sont intégrés dans la publication d’un catalogue en douze volumes. Par ces dessins, l’artiste contribue grandement à diffuser la réputation de pionnier de la science de F. Ruysch.
À l’âge de quinze ans, elle a l’opportunité d’apprendre auprès de W. van Aelst, peintre renommé. Comme lui, elle représente des arrière-plans sylvestres avec des insectes et des fleurs, connus sous le nom de sottoboschi (sous-bois). Peu après, elle se met à figurer des bouquets de fleurs sauvages. Sa réputation grandissante de peintre talentueuse la conduit à être nommée membre de la confrérie Pictura, à La Haye, en 1699. Elle est la première artiste femme à recevoir cet honneur.
Quelques années plus tard, ses compétences artistiques sont remarquées par Jean-Guillaume alors qu’il visite les Pays-Bas. Il la nomme en 1708 peintre de cour, une position qui n’a été occupée que par une seule autre peintre de fleurs néerlandaise, Maria van Oosterwijck (1630-1693). Pendant huit ans, R. Ruysch envoie chaque année une nature morte de fleurs à la cour de Düsseldorf, tout en continuant de résider à Amsterdam avec son mari, le portraitiste Jurriaan Pool (1665-1745), et leurs dix enfants. Après la mort du prince-électeur en 1716, sa veuve, Anne-Marie-Louise de Médicis, transfère dans la résidence de sa famille, le palais Pitti, à Florence, la majeure partie de leur collection d’art, y compris les tableaux de R. Ruysch : ils y sont alors exposés et s’y trouvent encore aujourd’hui. Il s’agit là d’un témoignage de la haute estime dont l’artiste a bénéficié de son vivant.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Rééclairer le siècle des Lumières : Artistes femmes du XVIIIème siècle »
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2024