Rika Noguchi, Fushigi na Chikara [Petits Miracles], Kyoto, Akaaka Art Publishing, 2022
→Rika Noguchi, Taiyô [Le Soleil], Shizuoka, Musée de la photographie d’Izu, 2009
→Rika Noguchi, Tori wo Miru [Regarder les oiseaux], Tokyo, P3 art and environment, 2001
Petits Miracles, Musée de la photographie de Tokyo (TOP Museum), 7 octobre 2022 – 22 janvier 2023
→L’Album de mon père / Petits Miracles, Gallery916, Tokyo, 19 septembre – 5 novembre 2014
→Fujiyama, P3 art and environment, Tokyo, 5-18 décembre 1997
Photographe japonaise.
Rika Noguchi réalise ses premières œuvres photographiques en 1992. Diplômée de la section de photographie de l’Institut des arts de l’université Nihon en 1994, elle décroche l’année suivante le Grand Prix de la 5e Exposition Hitotsubo (appelée aussi Exposition 3,3 m2) avec Sōzō no Kiroku [Création consignée, 1995]. En 1996, son Moguru Hito [Le Plongeur, 1995] est de nouveau récompensé par le Grand Prix du 5e Concours du nouveau siècle de la photographie de Canon. En 1997, elle organise une exposition personnelle intitulée Fujiyama au centre P3 art and environnement à Tokyo. L’année suivante, elle séjourne à New York en tant que récipiendaire de la bourse individuelle du Asian Cultural Council, puis devient résidente à l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam (Rijksakademie) pour la période 1999-2000. En 2002, elle reçoit le 52e Prix d’encouragement aux jeunes artistes du ministre japonais de l’Éducation. Le musée Hara d’art contemporain de Tokyo lui consacre une exposition intitulée Je rêve de voler en 2004. Elle séjourne en Allemagne et en Afrique orientale en 2005 grâce à une bourse de la Fondation Pola pour les arts. En 2009, le Centre national des arts de Tokyo (NACT) accueille l’exposition en binôme Lumière : Yoko Matsumoto et Rika Noguchi, puis c’est au tour du Musée de la photographie d’Izu à Shizuoka de monter en 2011-2012 une exposition en solo intitulée La lumière rejoint l’avenir. En 2014, L’Album de mon père / Petits Miracles se tient à la Gallery916 de Tokyo. En 2016, elle s’installe à Naha, dans l’archipel méridional d’Okinawa, d’où elle poursuit ses activités d’artiste. Le Musée de la photographie de Tokyo (TOP Museum) lui consacre en 2022-2023 une rétrospective, Petits Miracles, qui résume sa carrière jusqu’ici.
Artiste photographe incarnant la nouvelle génération, R. Noguchi se fait connaître dans les années 1990 pour des œuvres qui explorent les relations entre l’humain et les territoires inaccessibles comme les fonds marins, les plateaux de haute altitude ou l’espace. Sa série Le Plongeur (1995) lui apporte la reconnaissance. Il s’agit de clichés pris en suivant un homme en tenue de plongée que le hasard a mis sur son chemin un jour, alors qu’elle se promène sur la baie de Tokyo, et qui illustrent son intérêt pour ces univers inconnus qui s’inscrivent pourtant dans le prolongement du quotidien. Autre exemple emblématique de sa première période, sa série Fujiyama (à partir de 1997) présente l’ascension du mont Fuji, qu’elle traite comme le lieu qui se rapprocherait le plus de l’espace. À la base, l’œuvre de R. Noguchi est le fruit d’une démarche personnelle qui cherche à explorer des choses ou des événements qui ont piqué son intérêt à titre individuel. La photographie est en quelque sorte le processus lui permettant de consigner ce qu’elle a découvert ou ce qui a retenu son attention. On retrouve cette même approche dans des œuvres photographiques plus récentes, comme Fushigi na chikara [Petits Miracles, 2014-2022], Sakana to hebi [Poisson et serpent, 2021] ou dans ses créations vidéo Aomushi [Chenille, 2019] ou Mushi – Konoha – Tori no Koe [Insectes, feuilles et chants des oiseaux, 2020]. La production en images de R. Noguchi révèle la richesse du monde qui nous entoure, au gré des rencontres de la photographe avec les petits mystères du quotidien ou avec des phénomènes observés dans les lieux où elle séjourne. Son expression, nourrie d’une sensibilité à ce que l’œil ne perçoit pas d’ordinaire, et teintée d’un humour qui lui est propre, a le pouvoir d’éveiller les sens et l’imagination du spectateur.
Le choix de l’appareil-photo utilisé est déterminant pour caractériser chaque série. En effet, R. Noguchi n’hésite pas à faire appel à toute une gamme d’appareils : panoramique, endoscopique, sous-marin, sténopé, ou encore le demi-format 35 mm de son père… Elle explique dans une interview en quoi ils affectent son style : « C’est comme si l’appareil-photo était mon guide et m’emmenait découvrir divers univers… »
Aujourd’hui, ses créations sont présentes dans diverses collections publiques, notamment celles du Musée national d’art contemporain de Tokyo (MOMAT), du Musée national d’art d’Osaka (NMAO), du Musée de la photographie de Tokyo (TOP Museum), du Musée d’art contemporain du xxie siècle de Kanazawa, du musée Guggenheim, du Centre Pompidou, ou encore du Musée d’art contemporain de Los Angeles. Elle est également sollicitée pour des commandes publiques, comme c’est le cas pour une création à réaliser pendant le Reborn-Art Festival 2019 (Ishinomaki, etc. dans le département de Miyagi), ou pour le projet de création vidéo du passage souterrain Nishi 2-chome à la demande du Centre d’échanges artistiques et culturels de Sapporo (SCARTS).
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Artistes femmes au Japon : XIXème – XXIème siècle »
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025