Galeri Nasional Indonesia, “Poros : Monumen Banteng Ketaton”, 2021 https://gni.kemdikbud.go.id/pameran-virtual/poros/karya/monumen-banteng-ketaton
→Lusandiana, Lisistrata, Amalia, Rifda, Tridjoto Abdullah: Nasionalisme Banteng Ketaton, kesenian, Pusaka Seni Rupa, Jakarta, 2020
→Jerome Robbins Dance Division, The New York Public Library, “Monument erected by Rajat [Rayat] Murba to ‘Banteng Kurdha’ and harves of ‘Bambu Runtjing’ in Madiun, April 17, 1947” [réuni par Claire Holt], The New York Public Library Digital Collections, 1955–1957 https://digitalcollections.nypl.org/items/510d47dd-d43d-a3d9-e040-e00a18064a99
Exposition collective, Hotel Savoy Homann, Bandung, 1 mai, 1939
Sculptrice indonésienne.
Trijoto Abdullah (aussi connue sous les noms de Tridjoto Abdullah et de Nyi Tjokro Soeharto) est la première sculptrice et créatrice de monuments publics connue en Indonésie, bien qu’elle n’ait pas suivi d’enseignement formel et qu’elle ne soit pas allée au-delà de l’école élémentaire. Elle apprend en autodidacte à travailler l’argile et la pierre. En 1933, elle se familiarise avec les techniques de la sculpture et avec l’anatomie humaine grâce à deux professeurs néerlandais à Bandung – l’architecte Charles Prosper Wolff Schoemaker (1882-1949) et le médecin militaire Max Ulrich Thierfelder (1885-1957).
Monumen Banteng Ketaton [Monument au taureau de Ketaton, 1947] est la seule de ses œuvres toujours en place, à Madiun, dans l’est de Java. Dans sa forme originale, le monument représente un taureau sur un piédestal, aux côtés d’un combattant tenant un bambou taillé. Cette arme symbolise la lutte du peuple contre des colons lourdement armés. Sur sa face avant, la base en pierre porte l’inscription javanaise « Rawe-rawe rantas, malang-malang putung » [Tout ce qui entrave la lutte doit être anéanti]. Cette statue commémore l’esprit du peuple de Madiun dans le combat contre l’opération Product, la première agression militaire néerlandaise. Vers 1956, l’historienne de l’art Claire Holt documente cette inscription originale : « Ce monument a été érigé par le peuple murba et dédié aux héros “Banteng Kurdho” et “Bambu Runcing” de Madiun, le 17 avril 1947. » À l’origine, cette sculpture était située au cimetière des Héros de la ville de Madiun. Vers 1900, cependant, sous le régime de l’ordre nouveau, elle est déplacée vers le côté sud du stade Wilis – un emplacement bien moins visible. Le soldat et le bambou sont enlevés et la base est modifiée. Ce changement peut être imputé à la transition du pouvoir en Indonésie et compris comme une stratégie visant à exclure le taureau des symboles de l’héroïsme populaire.
Un autre monument public de Trijoto Adbullah, intitulé Sinar dan Bayangan [Lumière et ombre, 1956], est installé aux quartiers généraux de la police nationale d’Indonésie, à Jakarta. Il est commandé par le général Raden Said Soekanto Tjokrodiatmodjo, à la tête de cette institution de 1945 à 1958, pour célébrer le jour de Bayangkara, qui commémore sa création. La statue symbolise l’identité centrale de la police nationale. Elle présente deux musculeuses figures humaines brandissant une torche enflammée. Le nom du monument évoque les couleurs de l’insigne de cette organisation indonésienne : le jaune symbolise la lumière et la sagesse et le noir, évoquant l’ombre, la vigilance continue qui caractérise les gardiens de la paix. Les bas-reliefs sur la colonne représentent différentes facettes de la police nationale, de la formation aux devoirs, lors de cérémonies officielles et dans la vie quotidienne. En 1962, ce monument est remplacé par une statue de Gajah Mada. Sa localisation actuelle est inconnue.
La vie et l’œuvre de Trijoto Abdullah sont peu connus bien qu’elle soit la quatrième enfant d’Abdullah Suriosubroto (1878-1941), célèbre peintre indonésien de style Mooi Indie [Belles Indes], et la sœur des peintres Sudjono Abdullah (1911-1991) et Basoeki Abdullah (1915-1993).
Une notice réalisée dans le cadre du programme The Flow of History. Southeast Asian Women Artists, en collaboration avec Asia Art Archive
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025