Yurie Nagashima, Kyonen no Kyo, Tokyo : Kodansha, 2023
→Yurie Nagashima, Journal de la tente / « Coudre, porter, parler ». Journal, Tokyo : Hakusuisha, 2022
→Yurie Nagashima, Against ‘Bokura’s ‘Onnanoko-shashin’, it’s OUR Girly Photo movement, Tokyo : Daifukushorin, 2020
Yurie Nagashima : School of Care, Minatomachi POTLUCK BUILDING, 14 janvier-18 mars 2023
→La fleur nommée dans un mot inconnu Le paysage qui n’est pas dans ma mémoire Le livre qui ne peut pas être lu par mes doigts, Yokohama Civic Art Gallery Azamino, Kanagawa, 20 janvier-24 février 2019
→Créer, élever en tant que mère et artiste Yurie Nagashima, Chihiro Art Museum Tokyo, 3 novembre 2018-31 janvier 2019
Photographe japonaise.
Alors qu’elle est encore étudiante à l’université des beaux-arts de Musashino, Yurie Nagashima reçoit le prix PARCO de l’exposition URBANART #2 pour sa série Autoportraits, qui représente des nus ou des portraits de famille pris dans la maison de ses parents. Cette reconnaissance facilite le démarrage de sa carrière. En 2001, elle se voit récompensée par le 26e Prix Ihei Kimura de la Photographie pour son album Pastime Paradise. En 2010, un recueil de nouvelles Senaka no Kioku [Souvenirs de mon dos], qui prend sa propre enfance pour sujet, lui vaut le 26e Prix de la nouvelle, décerné par la maison d’édition Kōdansha, témoignant d’une diversification de ses activités hors du champ de la photographie. En 2020, elle publie un nouvel ouvrage intitulé Bokura no Onna no ko Shashin kara Watashitachi no Girly Photo [Des photos de jeunes filles par nous autres garçons, aux photos « girly » de nous les filles], qui étudie le discours sur les femmes photographes dans les années 1990 dans une approche féministe.
De fait, Y. Nagashima n’a cessé de remettre en question son malaise sur la place dévolue à la famille et à la femme dans la société. Son expression radicale mais douce, qui traduit son regard unique, trouve d’abord un écho auprès de la jeune génération, même si elle a acquis ces derniers temps une notoriété internationale.
En 2017, un établissement public, le musée de la photographie de Tokyo (TOP Museum), lui consacre pour la première fois une exposition, intitulée Yurie Nagashima, avec une pincée d’ironie et un zeste d’amour. Elle est présentée comme une rétrospective à mi-carrière de l’artiste, exposant en un seul lieu ses premières séries d’autoportraits et de portraits de famille, ses instantanés de la culture jeune des années 1990 baptisés empty white room, des clichés de ses années américaines, sa série not six, qui prend pour sujet son compagnon, partant de leur rencontre pour suivre pas à pas celui qui devient son petit ami, son mari et le père de son fils, ainsi qu’une série de photographies de plantes, réalisées en Suisse en 2007 à l’occasion d’un programme d’artistes en résidence, et ses œuvres les plus récentes illustrant les étapes de la vie d’une femme.
Les expositions personnelles s’enchaînent alors : en 2018 se tient l’exposition Yurie Nagashima, artiste et mère : créer, élever au musée Chihiro de Tokyo, suivie, en 2019, de Noms de fleur dans une langue inconnue / Paysages sans mémoire / Livres que mes doigts ne peuvent lire, présentée à la galerie communautaire Azamino de Yokohama, qui retient Y. Nagashima pour sa grande exposition annuelle de photographies (Azumino Photo Annual). Le Musée départemental d’art contemporain de Gunma accueille également la même année Avant et aujourd’hui, en duo avec Kei Takemura (née en 1975).
En 2020, elle se voit décerner le 36e Prix Higashikawa, ville de la photographie, dans la catégorie « artiste du Japon », et le Musée d’art contemporain du XXIe siècle de Kanazawa lui confie l’organisation de l’exposition Comment répondre aux discours déplacés ? Perspective de la 3e vague du féminisme au titre de commissaire invitée. L’événement rassemble dix artistes actives depuis les années 1950, à commencer par Y. Nagashima elle-même, et propose une nouvelle interprétation de leurs œuvres en se plaçant du point de vue du féminisme.
En 2023, elle s’approprie l’espace Minatomachi Potluck Building à Nagoya pour son projet School of Care, qui se veut un lieu d’apprentissage du soin. L’idée est d’inviter à réfléchir à ce que signifie prendre soin de soi ou d’autrui : Y. Nagashima ne se contente pas d’y exposer ses œuvres, elle fait du lieu son propre studio, où sont organisées diverses animations – exposés, séances de lecture, conférences, etc. – afin de favoriser les échanges avec les visiteurs et la population locale. Y. Nagashima publie également cette année-là un recueil de romans-feuilletons Sakunen no Kyô [Aujourd’hui, il y a tout juste un an].
Toujours très active, elle participe en 2024 à l’exposition collective Serait-ce la salle où dorment les artistes du futur ? au Musée national de l’art occidental (NMWA). Il s’agit de la première exposition d’art contemporain jamais organisée par cette institution depuis sa création en 1959. Y. Nagashima y présente une installation faisant le lien entre la collection du NMWA et sa School of Care. Elle est aussi présente aux Rencontres de la photographie d’Arles, à travers une exposition collective de femmes photographes japonaises des années 1950 à nos jours, intitulée I’m So Happy You Are Here.
Une notice réalisée dans le cadre du programme « Artistes femmes au Japon : XIXème – XXIème siècle »
© Archives of Women Artists, Research and Exhibitions, 2025