Bučilová Lenka, Zorka Ságlová: Úplný přehled díla, Kant, Prague, 2009
→Knížák Milan (dir.), Zorka Ságlová, National Gallery Prague, Prague, 2006
→Lamarová Milena, Zorka Ságlová 1965-1995, North-Bohemian Gallery of Fine Art of Litoměřice, Prague, 1995
Zorka Ságlová, Trade Fair Palace, National Gallery/Veletržní palác, Prague, janvier – avril 2006 ; Pražák Palace, Moravian Gallery/Moravská galerie, Brno, novembre 2006 – janvier 2007
→Zorka Ságlová 1965-1995, North-Bohemian Gallery of Fine Arts, Litoměřice, septembre-octobre 1995
→Seno-sláma, Galerie Václava Špály, Prague, août 1969
Plasticienne et performeuse tchèque.
Zorka Ságlová naît en 1942 à Humpolec sous le nom de Zorka Jirousová. C’est cependant à Prague qu’elle passera l’essentiel de sa vie. De 1960 à 1966, elle étudie dans l’atelier de textile du professeur Antonín Kybal (1901-1971) à l’École des arts appliqués de Prague. Une fois diplômée, elle travaille sur des peintures et des structures en relief selon les principes de l’abstraction géométrique et de l’art cinétique. Ses objets spatiaux, formés d’éléments géométriques aux couleurs vives, sont présentés en 1968 à Nová citlivost, une exposition qui marquera un tournant dans l’art tchèque de l’après-guerre.
À la fin des années 1960, Z. Ságlová porte ses activités artistiques hors de la galerie et réalise plusieurs actions performatives en plein air, auxquelles sa famille et ses proches participent. Entre 1969 et 1979, elle organise quatre de ces manifestations, captées par le photographe Jan Ságl (1942-), qu’elle a épousé en 1964. Ces performances collectives combinent l’esthétique du land-art, l’humour absurde et des références aux légendes et à l’histoire tchèques. L’artiste contribue à la formation d’une culture nationale officieuse et entretient des liens étroits avec la scène musicale underground. Parmi les personnes ayant pris part à ses actions, on citera son frère, le poète et dissident Ivan Martin Jirous, ainsi que la femme de ce dernier, l’historienne de l’art Věra Jirousová, et les membres des groupes de musique The Primitives Group and The Plastic People of the Universe. Z. Ságlova collabore avec des musiciennes et musiciens en concevant des décors de scène et des costumes pour leurs concerts.
C’est en 1969 qu’a lieu sa première exposition personnelle à la galerie Václav Špála, à Prague. Dans ce lieu considéré comme un temple de l’art, Z. Ságlova dispose des meules de foin et des ballots de paille, ce qui lui attire les critiques des médias officiels et de la majorité du monde de l’art tchèque. L’artiste est exclue des circuits artistiques officiels et ne pourra pas exposer en Tchécoslovaquie pendant près de vingt ans. Néanmoins, des photographies de ses performances apparaissent dans des expositions en Italie, en France et aux États-Unis.
En 1973, en raison de l’aggravation de la situation politique – ce que l’on a appelé la normalisation –, Z. Ságlova se retire de la vie artistique publique pour plusieurs années. Elle se consacre alors à tisser de grandes tapisseries dans l’intimité de son atelier. Quelques années plus tard, ses œuvres adoptent la figure du lapin comme motif principal, en raison de la symbolique complexe de cet animal dans différentes cultures ; il l’accompagnera jusqu’à la fin de sa vie. Le lapin devient un sujet de ses tapisseries, une forme démultipliée dans ses compositions de peinture structurelle, un modèle dans ses photographiques et un participant vivant dans ses action drawings (dessins gestuels). Elle revient une dernière fois au land art en 1988 avec la performance 40 Králíků [40 lapins] : dans le cadre de la manifestation Akce a vítr, elle installe des drapeaux blancs arborant des silhouettes de lapins sur une structure en bois.
Sa plus grande rétrospective s’est tenue en 2006 à la Galerie nationale de Prague et à la Galerie Morave de Brno, montée par Milan Knižak (1940-) et Jiří Valoch (1946-).
Une notice réalisée dans le cadre du réseau académique d’AWARE, TEAM : Teaching, E-learning, Agency and Mentoring
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